Art contemporainPlainte pénale contre l'ex-directeur d'artgenève
Remplacé subitement en 2023, l'homme est accusé de gestion déloyale. Il nie les faits.
- par
- Michel Pralong
L'été dernier a eu lieu un soudain changement à la direction d'artgenève, le salon d'art contemporain qui se tient à Palexpo. Ceci suite à un audit interne des comptes. Mais l'ancien directeur n'a pas été que poussé vers la sortie, il fait également l'objet d'une plainte pénale déposée en juillet, vient d'apprendre «Bilan».
Les premières inquiétudes datent de 2022, après une autre manifestation, Sculpture Garden, créé par ce même directeur. Il y a des incohérences au budget et des mesures sont prises pour renforcer les mesures de contrôle. Mais en juillet 2023, le conseil de la Fondation pour les arts visuels et le conseil d’administration de Palexpo SA découvrent de nouvelles irrégularités et portent plainte.
Œuvres acquises en son nom
Le directeur aurait acquis des œuvres d’art à son nom ou celui de tiers en falsifiant des factures, pour près d’un million de francs entre 2015 et 2023. Ceci en utilisant l’argent de la Fondation pour les arts visuels, sans que ni elle, ni son conseil de fondation ne le sache. C'est cette fondation qui finance la venue des institutionnels à artgenève. Lors des perquisitions menées, plusieurs des œuvres sont retrouvées au domicile du directeur.
L'avocat de ce dernier explique qu'il n'a jamais voulu se les approprier, ces œuvres ayant d'ailleurs toujours été exposées dans d’autres événements. Pourquoi il agissait ainsi? Il reconnaît que la méthode était peu orthodoxe, mais que c'était pour le bien de la manifestation. Ces acquisitions avaient pour but d’attirer les galeries les plus prestigieuses et ainsi gagner en notoriété. «Palexpo et la Fondation pour les arts visuels n'ont subi aucun préjudice financier et mon client ne s'est pas enrichi, indique l'avocat Daniel Kinzer cité par «Bilan». L'argent des sponsors a toujours été utilisé conformément aux instructions des donateurs et les œuvres sont restées affectées à artgenève».
Des explications qui ne satisfaisaient pas les plaignants, consternés par ces agissements. Et c'est justement parce qu'il aurait senti que sa méthode d'acquisition n'était pas en phase avec sa direction que le directeur aurait décidé de passer ces achats sous d’autres lignes budgétaires.
Selon son avocat, toutes les œuvres litigieuses ont été remises à la fondation et son client collabore pleinement pour clarifier la situation.
La 12ᵉ édition d'artgenève, se tiendra à Palexpo du jeudi 25 au dimanche 28 janvier 2024.