Fillette tuée près de Genève: son père traqué dans toute l'Europe

L’affaire, terrible, avait choqué en mai 2022. Le corps sans vie d’une fillette de 10 ans avait été retrouvé dans une maison de Veigy-Foncenex (Haute-Savoie), à quelques pas de la frontière genevoise. Malgré le début d’un incendie, l’autopsie avait révélé que ça n’avait rien d’un accident: elle avait été battue puis étranglée ou étouffée. Fortement suspecté, son père avait pris la fuite. La traque de ce fuyard, désigné comme le fugitif français le plus recherché d'Europe, est aujourd’hui relancée.

Cyrille Picard, 54 ans, apparaît en effet sur la liste des «most wanted» d’Europol, les personnes les plus recherchées. Il est dangereux, est-il précisé. Et c’est la «tête d’affiche» de la campagne annuelle de l'agence européenne pour cette année.

Consacrant un sujet sur le fuyard, France 2 vient de le qualifier de «fugitif français le plus recherché d'Europe». Un descriptif repris à son compte par la police nationale française sur son compte Twitter.

L’origine l’initiative vient cependant bien d’Europol, qui cherche des renseignements sur Cyrille Picard. «Des détails insignifiants, des informations pouvant paraître anodines, ont en effet permis de résoudre des affaires criminelles hors du commun ou de retrouver des fugitifs en cavale depuis de nombreuses années», vient d’insister l’agence européenne.

Mais que sait-on exactement de la cavale du disparu? Pas grand-chose, en fait, donnant l’impression que l’enquête s’est malheureusement enlisée.

L’homme a abandonné son véhicule quelques jours après le drame, en Charente-Maritime, près de Royan, sur la côte atlantique. Il a alors été vu avec son chien, un amstaff nommé Tyson. Et Cyrille Picard était décrit comme un excellent marin.

Depuis, plus rien. À partir de ces éléments, seules deux pistes semblent plausibles. Le Français a réellement réussi à se volatiliser, prenant peut-être la mer puis trouvant un refuge discret quelque part. Ou il est mort.

Reste que les enquêteurs ne baissent pas les bras, d’autant que le fugitif est considéré comme dangereux. «Lors de la pandémie de Covid-19 il a pris fait et cause des thèses complotistes, il s'est même intéressé au thème survivaliste. On est sur quelqu'un qui a la capacité de tenir dans la durée, et peut-être de changer d'apparence physique et d'identité dans le but de fuir la justice», a indiqué à Franceinfo le commissaire Guillaume Lacassin, chef de la brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF).

Les enquêteurs espèrent donc toujours retrouver le responsable présumé de l’infanticide de Veigy-Foncenex. Son crime est qualifié d’«atroce».

Le corps de la petite Célia, 10 ans, avait été retrouvé par son grand frère de 20 ans. Les parents, Cyrille Picard et sa compagne, une Suissesse travaillant à Genève, était en instance de séparation à l’époque du drame.