FranceLe transfert de Neymar met le ministère des Finances dans la sauce
Les locaux de la Direction générale des finances publiques ont été perquisitionnés, sur fond de soupçons de faveur fiscale accordée au PSG lors du transfert de la star depuis Barcelone en 2017.
Des perquisitions ont été menées lundi, au ministère français de l’Économie et des Finances. Elles s'inscrivaient dans le cadre de l’enquête portant sur des soupçons de faveur fiscale accordée au PSG lors du transfert de Neymar depuis Barcelone en 2017. Ces opérations, révélées par le site Mediapart, ont été effectuées dans les locaux de la Direction générale des finances publiques.
Plusieurs services ont été perquisitionnés par les enquêteurs dont, selon Mediapart, le bureau du directeur général occupé jusqu’à récemment par Jérôme Fournel, nommé depuis directeur de cabinet du ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire. L’enquête sur ces soupçons débute à peine. Une instruction est menée depuis septembre 2022, autour des opérations d’influence attribuées à l’ex-directeur de communication du club de football, Jean-Martial Ribes.
Possible «trafic d'influence»
La justice se demande si l’ex-vice-président (parti d’Emmanuel Macron) de l’Assemblée nationale, Hugues Renson, a tenté d’obtenir du gouvernement des «avantages fiscaux» pour le PSG lors du transfert pour 222 millions d’euros – le plus cher de l’histoire – de la superstar brésilienne dans le club de la capitale. Dans un rapport d’enquête transmis le 21 novembre au magistrat instructeur, l’Inspection de la police nationale s’interroge sur un possible «trafic d’influence» impliquant Renson.
D’après ce rapport portant sur dix ans de messages avec lui retrouvés dans le téléphone de Ribes, l’ex-directeur de la communication du club a «sollicité (...) sans équivoque (...) des services» de Renson. Le 24 juillet 2017, l’ex-vice-président de l’Assemblée nationale a affirmé à son interlocuteur qu'il avait relayé auprès de Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics, un «sujet PSG» qui semble être la fiscalisation du transfert.
À l’époque, le ministre s’était publiquement «réjoui des impôts que Neymar (allait) pouvoir payer en France», et avait garanti que ses services allaient analyser de près le montage financier du transfert. Le 3 août, le deal historique à 222 millions d’euros était conclu et annoncé. Sollicité, l’entourage de Gérald Darmanin n’a pas souhaité réagir à cette perquisition. L'intéressé, aujourd’hui ministre de l’Intérieur, a été ministre de l’Action et des Comptes publics, de 2017 à 2020.