Enquête sur la mort de deux soldats noyés lors d’un exercice

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EspagneEnquête sur la mort de deux soldats noyés lors d’un exercice

Peu avant Noël, deux jeunes militaires ont perdu la vie dans le sud de l’Espagne. La famille d’une des victimes craint que l’armée n’étouffe l’affaire.

La famille d'un des deux soldats décédés craint que la justice militaire n'étouffe l'affaire.

La famille d'un des deux soldats décédés craint que la justice militaire n'étouffe l'affaire.

photo d'illustration AFP

La mort, fin décembre, de deux jeunes soldats, noyés lors d’un exercice, sème le trouble en Espagne, où la famille de l’un d’entre eux se bat pour que l’affaire ne soit pas étouffée.

Les faits remontent au 21 décembre. Un message publié par l’armée de terre espagnole, sur le réseau social X, avait alors annoncé «la mort de deux militaires de la Xe Brigade Guzmán el Bueno, lors de manœuvres» sur la base de Cerro Muriano, près de Córdoba (Cordoue, en Andalousie), sans donner de précisions sur les circonstances.

Mais la presse s’est rapidement fait l’écho d’un exercice ayant mal tourné. Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux militaires, âgés de 24 et 34 ans, sont en effet morts noyés, rapporte Luis Romero, l’avocat de la famille de Carlos Léon Rico, l’un des deux noyés, qui met en cause le capitaine ayant mené cet exercice, les autres gradés de la base et le Ministère de la défense.

Nager dans un lac, avec douze kilos dans un sac

Dans le cadre de cet exercice, plusieurs dizaines de soldats devaient traverser un lac à la température glaciale, chargés de leur matériel. Carlos Léon Rico portait de surcroît 3,5 kilos de surcharge dans son sac à dos, imposée par ses supérieurs comme une punition, pour un total de douze kilos à supporter, a expliqué l’avocat.

Mardi, sur demande de la justice militaire, le tribunal de Córdoba enquêtant sur cette affaire s’est dessaisi au profit du Tribunal militaire de Séville. Une décision contre laquelle la famille de Carlos Léon Rico, qui craint que la justice militaire n’étouffe l’affaire, va faire appel.

Début janvier, la ministre de la Défense du gouvernement de gauche, Margarita Robles, avait assuré que l’armée allait «collaborer sans aucune réserve» à l’enquête. «S’il y a eu des erreurs, il faut le dire», avait-elle insisté.

Le président de l’Association de troupe et de marine (ATME), une organisation de défense des droits des militaires, a toutefois affirmé, mercredi, que les soldats de la base faisaient l’objet de «pressions» et avaient «très peur» de parler. L’ATME se dit favorable à une instruction de la «justice civile», la justice militaire étant «plus clémente» avec les gradés, à cause du «corporatisme» régnant dans l’armée, a estimé Marco Antonio Gómez.

Pas de radeau de secours

Selon l’avocat de la famille de Carlos Léon Rico, «la tragédie aurait pu être bien pire encore», alors que 60 autres soldats attendaient sur la rive pour entrer dans le lac. L’exercice ne prévoyait pas de ligne de vie, comme cela devrait être le cas, ni de radeau de secours, mais une simple corde lâche pour guider les soldats, relate-t-il.

Contacté, le Ministère espagnol de la défense s’est refusé à tout commentaire.

(afp)

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