Conflit à Gaza: la famille de l'otage le plus jeune espère encore

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Conflit Israël-GazaLa famille de l'otage le plus jeune s'accroche à l'espoir

Ce mercredi, la famille de Kfir Bibas, enlevé par le Hamas à 9 mois, fêtait l'anniversaire de 1 an du bambin. Sans connaître encore le sort fait à l'enfant.

La famille de Kfir Bibas a fêté son anniversaire en son absence.

La famille de Kfir Bibas a fêté son anniversaire en son absence.

AFP

Kfir Bibas, avec son duvet de cheveux roux et son doudou éléphant rose, n’avait pas 9 mois le 7 octobre, quand des commandos du mouvement islamiste Hamas l’ont enlevé à Nir Oz, un kibboutz du sud d’Israël, proche de la bande de Gaza.

C’est dans ce village agricole que le plus jeune des quelque 250 otages emmenés de force par le Hamas et ses alliés dans le petit territoire palestinien, aurait dû, le 18 janvier, fêter son premier anniversaire.

Annonce de la mort de l'enfant

Le mouvement islamiste a annoncé en novembre la mort du bébé, de son frère et de sa mère. Les autorités israéliennes ne l’ont pas confirmée. Leurs proches s’accrochent à l’espoir qu’ils sont en vie et continuent de se démener pour réclamer leur libération. Jeudi, ils organiseront un anniversaire symbolique.

Si Kfir et les siens avaient été là, il y aurait eu «de la musique, des rires, de la famille et des amis, et pas des bruits d’avions et de tirs», lâche Yossi Schneider, un parent, lors d’une visite organisée pour la presse par le Collectif de familles d’otages Bring them home now (Ramenez-les maintenant à la maison).

«C’est fou de prévoir l’anniversaire de quelqu’un qui n’est pas là, de mettre tous ces ballons, de faire des gâteaux, et de faire toutes ces choses qu’on fait pour un anniversaire...» dit-il.

Une des attaques les plus sanglantes

Nir Oz a été le théâtre d’une des attaques les plus sanglantes menées le 7 octobre depuis la bande de Gaza par le Hamas, qui ont entraîné la mort de quelque 1140 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

En représailles, Israël a juré d'«anéantir» le Hamas, et environ 24'300 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tués dans la bande de Gaza par ses bombardements et opérations militaires, selon le Ministère de la santé du Hamas.

Sur les quelque 400 habitants de Nir Oz, une communauté très soudée, environ un quart d'entre eux ont été soit tués, soit enlevés, après des heures de tirs et de violences.

Sort incertain

Les autorités israéliennes ont annoncé la mort de huit otages du kibboutz, et 40 ont été libérés, la plupart à la faveur d’une trêve fin novembre, mais le sort d’une trentaine reste incertain. Parmi eux, Kfir Bibas, Ariel, son frère de 4 ans, et leurs parents, Yarden et Shiri Bibas.

Les images la montrant le visage tordu par la terreur devant ses ravisseurs, serrant dans ses bras les deux enfants, fut une des incarnations de la violence des attaques qui traumatisent Israël.

À la veille de l’anniversaire de Kfir Bibas, le collectif Bring them home now» tient à faire visiter sa crèche aujourd’hui déserte, qui accueillait avant le 7 octobre douze bébés. Il montre son lit au drap blanc imprimé de ballons bleus dans un petit bâtiment surplombé d’une chape de béton antimissiles.

Ici, un CD de «La plus jolie fillette du jardin d’enfants», célèbre berceuse en Israël; là, des tableaux des heures des repas et des siestes qui restent vierges. L’institutrice venait de tout remettre en ordre pour la rentrée après les fêtes de Souccot qui s’achevaient le week-end du 7.

«C’est comme une prophétie»

Tous les habitants de Nir Oz ont été évacués et nul ne sait si certains reviendront un jour dans le kibboutz, dont des maisons ont été incendiées.

Ariel, le frère de Kfir, adore les superhéros. Il avait demandé à la crèche que soit écrit sous une image de Batman «Je vole et je sauve des gens coincés dans une crevasse». «C’est comme une prophétie», dit-il.

«Maintenant, il est dans un souterrain», dans le tentaculaire réseau de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza, «et personne ne vole à son secours». Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours à Gaza. Parmi eux, 27 sont morts, d’après un décompte de l’AFP à partir des données israéliennes.

(afp)

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