FranceRachida Dati se lance pour la mairie de Paris malgré son exclusion
La nouvelle ministre française de la Culture prépare déjà la campagne municipale de 2026. Elle devra trouver un parti, car Les Républicains auront un autre candidat.
Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture et maire du VIIe arrondissement de la capitale, a annoncé sa candidature à la mairie de Paris, en 2026, sur RTL.
«Moi, je suis élue parisienne. Mon objectif, c’est Paris. Moi, j’ai une volonté, c’est de rassembler tous ceux qui veulent que ça change à Paris, je suis déterminée», a-t-elle d’abord répondu à la question de savoir si elle serait candidate. Avant de répondre par l’affirmative: «C’est dans trois ans. Bien sûr, je l’ai toujours dit».
«Je fédérerai, je rassemblerai tous ceux qui veulent qu’à Paris ça change»: interrogée six jours après son entrée surprise au gouvernement, l’ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy n’a pas esquivé, sur RTL, la question d’une candidature pour tenter de faire basculer la capitale, bastion de la gauche depuis 2001.
Pas de surprise
La réaction ne s’est pas fait attendre. Les Républicains auront un candidat aux municipales à Paris «qui ne sera pas Rachida Dati», a contré, mercredi, le chef des députés LR Olivier Marleix. «Rachida Dati a quitté les Républicains de fait, en allant se joindre à ce qu’elle appelait elle-même un parti de traîtres de gauche et de droite», a-t-il lancé.
La nouvelle ministre de la Culture a ironisé sur son exclusion, annoncée par le président du parti Eric Ciotti, dans la foulée de sa nomination. «Je suis toujours aux LR, j’attends toujours mon obligation de quitter le territoire des LR.»
Mais pour Olivier Marleix, son exclusion est une évidence, elle devrait donc avoir «l’élégance et l’intelligence» de prendre acte sans formalité. «Si elle veut jouer à ça, on lui enverra un huissier s’il le faut, pour le lui signifier.»
Ce n’est effectivement pas une surprise: depuis sa première campagne municipale en 2020, à l’issue de laquelle elle avait réussi à redonner une dynamique à la droite sans pouvoir empêcher la socialiste Anne Hidalgo d’être réélue, la maire du VIIe arrondissement ne faisait pas mystère d’une nouvelle candidature.
«Une erreur politique»
La vitesse avec laquelle Rachida Dati a confirmé ses intentions de briguer la succession d'Anne Hidalgo a toutefois fait réagir. D’abord parce qu’elle intervient au lendemain d’une conférence de presse du président de la République durant laquelle Emmanuel Macron a assuré n’avoir pas évoqué ce sujet avec elle. «Évidemment qu’il y a un accord», l’a contredit un député macroniste parisien.
Ensuite parce que la droite parisienne, jusqu’ici rassemblée derrière Rachida Dati, n’a pas encore complètement digéré son entrée au gouvernement et son exclusion des Républicains. Le sénateur et ex-maire du XVIe arrondissement de Paris, Francis Szpiner (LR), a ainsi estimé que Rachida Dati avait commis une «erreur politique».
La gauche, elle, tire de nouveau à boulets rouges sur Rachida Dati. «À peine nommée, aucune vision sur la Culture esquissée, et déjà candidate à une élection. La Culture n’est pas un marchepied», a fustigé le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire, qui ambitionne également de devenir maire de Paris.