Féminicide en FranceLe meurtrier d'Aurélie écope de trente ans de prison
Mardi, à Montpellier (F), l'homme a été condamné pour avoir tué sa compagne, retrouvée ensevelie sous une dalle de béton, à leur domicile.
S.L., 41 ans, a été condamné à 30 années de réclusion criminelle, mardi, à Montpellier (F), pour avoir tué sa compagne Aurélie Vaquier, retrouvée ensevelie sous une dalle de béton au domicile du couple, dans le département de l’Hérault.
Après quatre heures de délibéré, le jury a reconnu cet ex-militaire et chauffeur routier, qui niait farouchement les faits, «coupable» du meurtre d’Aurélie Vaquier et l’a condamné conformément au réquisitoire de l’avocat général. À l’énoncé du verdict, l’homme a hurlé, depuis le box des accusés, «Je suis innocent! Justice! Justice!», avant d’être évacué. Sur les bancs des parties civiles, les proches d’Aurélie Vaquier ont applaudi la décision.
L’avocat de la défense a aussitôt annoncé faire appel de cette décision. S.L., qui avait signalé la disparition d’Aurélie le 23 février, près d’un mois après sa disparition, a toujours nié son implication dans le meurtre de sa compagne, âgée de 38 ans, retrouvée morte le 7 avril 2021 à Bédarieux.
Son corps avait été découvert sous une dalle de béton, dissimulée sous un podium de bois au domicile même du couple. Selon l’accusé, les faits s’étaient produits alors qu’il s’était absenté quelques jours dans sa famille.
Hypothèse «abracadabrantesque»
L'avocat général Damien Kincher a alors évoqué l’«hypothèse abracadabrantesque» que c’est un inconnu qui a tué la jeune femme à son domicile, puis l’a ensevelie en coulant une dalle de béton, dissimulée sous un podium de bois au domicile même du couple, comme l’accusé le soutenait. «Mensonges, mensonges, mensonges... cet inconnu, c’est vous», a lancé l’avocat général.
Jugé depuis le 9 janvier pour «meurtre par concubin», l’ancien militaire et chauffeur routier, père divorcé de deux enfants, risquait la réclusion criminelle à perpétuité. Mais cette peine, le maximum prévu par la loi française, «est à réserver aux criminels en série, ce que S.L. n’est pas», a expliqué le représentant du Ministère public, avant que la parole ne soit donnée à la défense pour sa plaidoirie.
«Naufrage»
L'avocat général avait d’abord jugé qu’Aurélie Vaquier n’avait «jamais quitté son domicile», avançant pour preuve qu’elle était vêtue d’un pyjama et portait des chaussons d’intérieur quand elle a été tuée.
S.L., lui, affirme qu’elle lui avait envoyé, le 28 janvier, un message indiquant qu’elle partait se ressourcer quelques jours à la campagne pour «lire et écrire». «Ce message, c’est un faux, un leurre pour éloigner l’enquête», a martelé Damien Kincher. De même, la «déclaration tardive» de la disparition d’Aurélie par son compagnon à la gendarmerie, le 23 février seulement, est «le premier élément à charge», a-t-il développé.
«Le mobile? Je ne suis pas dans la tête de l'accusé. Mais c’est le naufrage d’un couple à la dérive», «embarqué dans un projet» mal ficelé de création d’un restaurant végan à Bédarieux, alors qu’il «n’avait pas un kopeck», avait estimé l’avocat général.