Emmy Awards«Better Call Saul»: 53 nominations, 0 récompense
Lundi, la série préquelle à «Breaking Bad» a battu le record du nombre de défaites à la cérémonie qui honore la télévision. Une injustice.
- par
- Laurent Flückiger
Bob Odenkirk (Saul Goodman) a été laissé sur le banc de touche en tant que Meilleur acteur dans une série dramatique six fois de suite.
AMCSérie maudite, «Better Call Saul»? Elle est encore une fois revenue bredouille, lundi, lors des Emmy Awards, la cérémonie qui célèbre la télévision. Comme en 2015, 2016, 2017, 2019, 2020 et 2022. Elle est désormais détentrice d'un terrible record: celui du plus grand nombre de défaites, avec 53 nominations pour 0 récompense.
Et c'est injuste, car le show, désormais terminé (sur AMC aux États-Unis, disponible sur Netflix en Suisse), est l'un des meilleurs de ces dernières années. Que ce soit par la performance de ses stars, Bob Odenkirk (Saul Goodman) et Rhea Seehorn (Kim Wexler), son écriture, sa mise en scène, son originalité.
«Better Call Saul», longue de six saisons, aura peut-être souffert de la comparaison avec «Breaking Bad», récompensée à 16 reprises aux Emmys et dont elle est le préquel. Depuis 2015, elle aura surtout eu le malheur de trouver dans sa course aux statuettes «Game of Thrones» puis «Succession», qui ont eu les (larges) faveurs de l'académie.
Rhea Seehorn snobée
La seule scène du bus dans l'avant-dernier épisode de la série, où Kim éclate en larmes, lâchant tout ce qu'elle a retenu durant six saisons, aurait pourtant dû faire gagner l'incroyable Rhea Seehorn face à Jenny Coolidge («The White Lotus») pour l'Emmy du Meilleur second rôle féminin dans une série dramatique.
Malgré ce dédain de la part des Emmy Awards, «Better Call Saul» a reçu trois récompenses lors des récents Critics' Choice Awards, dont celle de la meilleure série dramatique et celle du meilleur acteur dans une série dramatique pour Bob Odenkirk. Certes.
Trois shows raflent tout
Cette année, à l'heure où il n'y a jamais eu autant de séries, trois d'entre elles ont pratiquement tout raflé aux Emmy Awards: «Succession», «The Bear», «Acharnés» («Beef»). Les votants, au nombre de 23 000, se laissent convaincre par différents moyens, comme la réputation des plateformes de streaming, la popularité des shows sur les réseaux sociaux et la campagne de pub des nommés, explique «The Hollywood Reporter». Et le magazine spécialisé de regretter: «Better Call Saul» est «l'ultime rappel – et une mise en garde – que contrairement à la croyance populaire, les Emmys ne reconnaissent pas les meilleurs shows TV».