États-UnisCinq choses à retenir de la victoire de Trump dans l’Iowa
L'ancien président américain faisait face au jugement des électeurs pour la première fois depuis son départ en 2021 de la Maison Blanche.
La victoire fulgurante de Donald Trump dans l’Iowa confirme plus que jamais la mainmise de l’ancien président sur son parti, à l’heure où les républicains choisissent leur champion pour la présidentielle de novembre.
Cinq choses à retenir du premier rendez-vous électoral de l’année aux Etats-Unis.
Trump maître des républicains
C’était la première fois que Donald Trump faisait face au jugement des électeurs depuis son départ en 2021 de la Maison Blanche dans un chaos inimaginable, et l’ancien président a largement réussi son pari.
Selon des résultats encore provisoires, le septuagénaire a récolté plus de 50% des suffrages dans cet Etat du Midwest, écrasant toute la concurrence.
«Trump est le candidat qui domine le Parti républicain et la première course confirme cette réalité», a constaté auprès de l’AFP Julian E. Zelizer, professeur d’histoire politique à l’université de Princeton.
Pas d’alternative républicaine évidente
La grande saison des primaires ne fait pourtant que commencer. Dès la semaine prochaine, ce ballet très orchestré mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que tour à tour chacun des 50 Etats ne vote jusqu’en juin.
Qui est le candidat le mieux placé pour le concurrencer? A ce stade, aucun ne parvient à s’imposer. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU sont au coude-à-coude dans l’Iowa, autour de 20%. L’un comme l’autre prétend incarner la relève du parti, divisant de fait l’opposition à Donald Trump.
Quels ennuis judiciaires?
Les ennuis judiciaires de l’ex-magnat de l’immobilier l’empêcheront-ils d’être le candidat des républicains? Visiblement non.
Donald Trump a été inculpé quatre fois au pénal au cours de l’année passée, sans que cela n’entame sa cote de popularité auprès des électeurs de son parti. Bien au contraire.
L’ancien président, accusé entre autres de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020, a placé ses affaires judiciaires au coeur de sa campagne. Il se pose en victime d’une «chasse aux sorcières», soi-disant menée par le camp démocrate.
Entre rendez-vous de campagne, élections et procès, son année s’annonce folle.
Preuve en est: Donald Trump est attendu mardi, moins de 24 heures après sa victoire dans l’Iowa, au tribunal à New York dans un nouveau procès au civil pour diffamation, intenté par l’autrice E. Jean Carroll, qui l’a déjà fait condamner pour agression sexuelle en 2023.
Rendez-vous dans le New Hampshire
La victoire retentissante de Donald Trump dans l’Iowa signe-t-elle pour autant la fin de la primaire républicaine? Pas forcément.
«Je ne connais pas le moindre analyste qui ne voyait pas venir la victoire de Trump dans l’Iowa», souligne Larry Sabato, professeur à l’Université de Virginie.
Dans cet Etat à forte coloration républicaine, où vivent de nombreux évangéliques, le magnat était en terrain conquis, affirme le politologue, prédisant une élection «bien plus intéressante dans le New Hampshire».
Dans cet Etat frontalier du Canada, qui votera le 23 janvier, le statut de favori du Donald Trump est plus contesté: Nikki Haley, vue comme une alternative plus modérée, n’est que 14 points derrière, selon l’agrégateur de sondages RealClearPolitics.
Biden prêt pour un match retour
Déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant Joe Biden devrait, sauf énorme surprise, être désigné en août comme le candidat démocrate. Et ce malgré les critiques répétées sur l’âge du dirigeant octogénaire.
Joe Biden se projette déjà dans un match retour de son duel avec Donald Trump en 2020, affirmant lundi que la victoire de son prédécesseur faisait de lui le «candidat favori» de son parti.
Pour sa campagne de réélection, Joe Biden dispose d’un trésor de guerre de plus de 117 millions de dollars - un atout non négligeable dans un pays où les victoires politiques se remportent à coup de milliards de dollars.