Les Maldives veulent le départ des soldats indiens d'ici mi-mars

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Asie du SudLes Maldives veulent le départ des soldats indiens d'ici mi-mars

Le président de l'archipel, Mohamed Muizzu, a formulé sa demande au lendemain de son retour d’un voyage en Chine où il a signé une série d’accords.

«Nous ne sommes pas un pays qui se trouve dans l’arrière-cour d’un autre pays», a déclaré samedi le président des Maldives aux journalistes.

«Nous ne sommes pas un pays qui se trouve dans l’arrière-cour d’un autre pays», a déclaré samedi le président des Maldives aux journalistes.

AFP

Le président des Maldives, Mohamed Muizzu, a demandé à l’Inde de retirer d’ici au 15 mars ses soldats, au nombre d’une centaine, stationnés dans le pays, a annoncé dimanche à la presse un de ses principaux collaborateurs.

Retour de Chine 

Cette date limite a été fixée dimanche lors de discussions avec des responsables indiens dans cet archipel de l’océan Indien, a déclaré le secrétaire à la politique publique de Mohamed Muizzu, Abdulla Nazim Ibrahim, honorant ainsi l’engagement électoral du dirigeant. Mohamed Muizzu a formulé sa demande au lendemain de son retour d’un voyage en Chine où il a signé une série d’accords.

New Delhi a longtemps considéré l’archipel de l’océan Indien comme faisant partie de sa sphère d’influence, mais depuis la dernière élection présidentielle, ce pays penche à présent vers la Chine, premier créancier des Maldives. «Le président Mohamed Muizzu a présenté cette demande lors de la réunion du comité de haut niveau entre les deux nations... la proposition est actuellement à l’étude», a déclaré aux journalistes ce haut responsable.

«Nation indépendante»

L’Inde dispose d’un contingent de 89 personnes, dont du personnel médical, pour faire fonctionner trois avions afin de patrouiller le vaste territoire maritime de l’archipel. Le Ministère des affaires étrangères de New Delhi a de son côté déclaré dimanche que les diplomates avaient discuté d’une «solution mutuellement viable» pour permettre la poursuite des opérations aériennes indiennes qui, selon lui, fournissent des services «humanitaires et d’évacuation médicale».

Alors que Pékin et New Delhi se disputent leur influence, Mohamed Muizzu est arrivé au pouvoir en septembre après s’être engagé à expulser les forces indiennes et à cultiver des liens forts avec la Chine. Samedi, à son retour dans la capitale Malé, le président a déclaré que les Maldives ne se laisseront pas intimider, dans une pique apparemment dirigée vers l’Inde. «Nous ne sommes pas un pays qui se trouve dans l’arrière-cour d’un autre pays. Nous sommes une nation indépendante», a déclaré samedi le président des Maldives aux journalistes.

Appels au boycott 

«La politique d’intégrité territoriale est une politique que la Chine respecte», a-t-il dit dans la langue nationale, le divehi, selon des propos rapportés par le journal «Mihaaru». Il a nié avoir cherché à redessiner l’équilibre régional en faisant appel aux forces chinoises pour remplacer les troupes indiennes. Le voyage de Mohamed Muizzu en Chine cette semaine était sa première visite d’État. Selon la chaîne de télévision publique chinoise CCTV, les dirigeants chinois et maldivien ont signé des accords portant sur les infrastructures, la santé, l’économie, l’énergie, l’agriculture et la protection de l’environnement marin.

Parallèlement au rapprochement avec Pékin, des tensions avec New Delhi ont éclaté, après que trois des jeunes ministres du gouvernement Muizzu ont qualifié le Premier ministre indien Narendra Modi de «clown» et de «terroriste» dans des publications depuis lors supprimées sur les réseaux sociaux. Des acteurs de Bollywood et des stars du cricket indien ont répliqué en appelant à boycotter les séjours aux Maldives.

(AFP)

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