Les chemins de fer de la Jungfrau ont tu la découverte d'explosifs

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Oberland bernoisLes chemins de fer de la Jungfrau ont dissimulé la découverte d'explosifs

En 2016, des ouvriers ont découvert 500 kilos de dynamite dans le tunnel de la Jungfrau. Le directeur de la compagnie ferroviaire a activement empêché que l'affaire soit rendue publique.

Environ 500 kilos de dynamite avaient été oubliés dans une galerie latérale du tunnel ferroviaire de la Jungfrau.

Environ 500 kilos de dynamite avaient été oubliés dans une galerie latérale du tunnel ferroviaire de la Jungfrau.

AFP

Urs Kessler, directeur des chemins de fer de la Jungfrau, a pris ses fonctions en 2008 avec la promesse d'attirer chaque année un million de visiteurs au Jungfraujoch. En 2015, il a atteint son objectif. Mais ce que tout le monde ignorait encore, c’est qu’il y avait du matériel hautement explosif stocké dans le tunnel ferroviaire de la Jungfrau, qui s’étend sur 7 km entre l’Eiger et le Mönch. En 2016, 500 kilos de dynamite ont été retrouvés dans un tunnel latéral, révèle la «NZZ am Sonntag». Ces explosifs datent probablement de la période de construction vers 1912. Selon un expert, la dynamite ne peut pas exploser toute seule. Toutefois, même un petit choc aurait pu la faire exploser. Après cette découverte, des experts en explosifs cantonaux et fédéraux ont été immédiatement appelés et dépêchés sur les lieux, où ils ont évacué la dynamite du tunnel. Les chemins de fer de la Jungfrau ont agi de manière exemplaire, écrit le journal dominical alémanique. Ce qui est moins exemplaire, c’est la façon dont ils ont essayé de dissimuler l’histoire.

Lorsque les faits ont été sur le point d'être rendus publics dans la «Jungfrau-Zeitung», Urs Kessler est intervenu et a étouffé l’affaire. Il a contacté l'éditeur du journal, Urs Gossweiler, et aurait menacé de supprimer toutes les publicités des chemins de fer de la Jungfrau, qui rapportent à la publication environ 100’000 francs par an. L'éditeur a cédé. L'histoire n'est jamais parue. Interrogé, Urs Kessler a nié avoir proféré des menaces. Contactés par la «NZZ am Sonntag», une demi-douzaine de collaborateurs de longue date de la «Jungfrau-Zeitung» ont tous rapporté que les contributions qui ne convenaient pas à Urs Kessler ont été modifiées ou entièrement enterrées. C'est un «secret de polichinelle». Urs Kessler quittera ses fonctions en juin 2025. «J'ai probablement marché sur les pieds de certaines personnes», a-t-il déclaré à la presse.

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