Un cyclone «historique» menace La Réunion

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Passage de Belal lundiUn cyclone «historique» menace La Réunion

La population de l'île française est appelée à se confiner dès dimanche soir. L'alerte rouge est décrétée.

Le cyclone Belal attentivement observé. Il pourrait «marquer l'histoire» de La Réunion

Le cyclone Belal attentivement observé. Il pourrait «marquer l'histoire» de La Réunion

AFP

La Réunion se prépare au passage lundi de Belal, qui pourrait évoluer en cyclone dévastateur et «marquer l’histoire» de l’île française de l’océan Indien, dont la population est appelée à se confiner dès dimanche soir.

Le préfet de ce département-région de quelque 870'000 habitants a annoncé le déclenchement de l’alerte rouge cyclonique à compter de 17 H, heure suisse.

«Chacune et chacun»

À partir de cette heure et jusqu’à mardi matin, «chacune et chacun devra se confiner dans un lieu sûr», a demandé le préfet Jérôme Filippini lors d’une conférence de presse.

La population doit «consacrer les heures qui viennent à ne rien faire d’autre que préparer le confinement», notamment en s’assurant «du lieu où on va s’abriter» et de «la disponibilité de ses réserves», a martelé le représentant de l’Etat.

Dans un message posté sur X, Gérald Darmanin a appelé les Réunionnais à «ne pas sortir, ne pas circuler».

«Tous les moyens mobilisés»

«Tous les moyens ont été mobilisés» pour leur venir en aide, a ajouté le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, qui a assuré suivre «de près» l’évolution de la situation, en lien avec le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Gabriel Attal.

Sur le même réseau social, la présidente de la région Huguette Bello a invité «les Réunionnais à la plus grande prudence». «Une rude épreuve se présente à nous», a-t-elle estimé.

Un «cyclone tropical intense» probable

Les autorités craignent que Belal, qui est actuellement une «forte tempête tropicale» située à quelque 280 kilomètres au nord-ouest de La Réunion, devienne lundi un «cyclone tropical intense» au moment de son passage sur l’île ou à proximité immédiate.

Ses vents pourraient être «dévastateurs» selon Météo France, qui parle d’un cyclone «qui pourrait marquer l’histoire» de La Réunion.

La Réunion n’a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014.

«Ce qui arrive sur La Réunion est un phénomène qui est sans doute encore plus intense que ce qu’on pouvait évoquer hier quand on donnait des références à 10 ans, 20 ans», a prévenu le préfet, évoquant plutôt Jenny en 1962.

«C’est vous dire à quel point c’est grave», a-t-il ajouté.

Plus de 250 km/h dans les hauteurs

Selon Météo France, «le cyclone Belal sera intense avec des vents qui pourraient dépasser les 200 km/h sur le littoral et 250 km/h voire plus» dans les hauteurs de l’île. «Des vents destructeurs et dévastateurs qui peuvent faire de gros dégâts», a estimé Sébastien Langlade, responsable de la prévision à Météo France Réunion.

Compte tenu des précipitations attendues, «certains cours d’eau, certaines ravines, dépasseront sans doute le seuil rouge demain lundi. Ce sont des seuils qui ont des références à 30 ans ou à 100 ans. Cela signifie qu’on va avoir un événement majeur», a insisté le préfet.

Aéroport Roland-Garros fermé

L’aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie (nord), a annoncé sa fermeture à 13h00 (heure suisse) et tous les réseaux de transports en commun s’arrêteront à 15h00, et ce jusqu’à nouvel ordre.

La préfecture a d’ores et déjà déconseillé d’emprunter la route du littoral, «sauf en cas de nécessité d’urgence».

Six centres de vie ont été mis en place pour des patients nécessitant des équipements pour leurs soins, en plus des 142 centres d’hébergement déployés sur le territoire afin d’accueillir des personnes précaires ou habitant en bord de ravines ou cours d’eau en cas de crue, selon les autorités.

Badauds attirés par le spectacle de la houle

Le spectacle de la houle qui commençait à déferler sur les côtes attirait de nombreux badauds dimanche en fin de matinée.

«Le préfet nous a demandé de nous préparer à vivre quelques jours en autarcie, alors on vient voir un peu la mer avant de s’enfermer», indique à l’AFP Marie-Ève, qui ne donne que son prénom. Elle est venue avec ses deux enfants sur le front de mer, au centre-ville de Saint-Denis.

Pas de «concours de photos»

Le préfet a appelé la population à «ne pas s’approcher trop près de la mer». «Ne lancez pas de concours de photos !», a-t-il intimé.

(afp)

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