La Suisse met fin au programme d’élevage des chiens de troupeaux

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Politique du loupLa Confédération met fin au programme d’élevage des chiens de troupeaux

Sous la direction du conseiller fédéral Albert Rösti, un nouveau revirement s'opère dans la politique du loup: un programme efficace de protection des animaux de rente sera interrompu avec effet immédiat.

Rien qu'en Valais, 24 loups ont déjà été abattus.

Rien qu'en Valais, 24 loups ont déjà été abattus.

ChTalos

Le conseiller fédéral Albert Rösti continue de faire des vagues avec sa politique du loup: cette semaine, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), dont le ministre est en charge, a annoncé qu’il mettait fin immédiatement à son programme d’élevage des chiens de protection des troupeaux et qu’il ne verserait plus aucune contribution financière, révèle la «SonntagsZeitung». Les chiens déjà dressés continueront toutefois à être soutenus jusqu'à fin janvier 2025. Pour l’OFEV, les cantons devraient développer leurs propres programmes pour les chiens de garde. Le programme d’élevage de la Confédération constitue un pilier important dans la protection des animaux de rente contre les loups et autres grands prédateurs. Principale bénéficiaire, l’association Protection des troupeaux Suisse compte actuellement plus de 500 chiens en service et peut se prévaloir de plus de 20 ans d’expérience en matière de dressage. Récemment, elle a dressé 82 chiens, parmi lesquels 72 ont passé les tests avec succès. Jusqu’à maintenant, la Confédération payait 100 francs par mois pour garder les chiens dressés et un forfait de 2400 francs pour le dressage des chiots.

La décision de l’OFEV a fait l’effet d’un coup de tonnerre parmi les associations de protection de la nature. «Avec le transfert de compétences aux cantons, l'avenir des chiens de protection des troupeaux est incertain, relève David Gerke, du Groupe Loup Suisse (GLS). Les éleveurs de moutons auront probablement recours à des chiens venus de l’étranger. Il est fort possible que cela entraîne une augmentation des incidents.» Pro Natura abonde dans le même sens. «Il est incompréhensible que, une semaine après que le Tribunal administratif fédéral (TAF) ait souligné l'importance d'étendre la protection des troupeaux pour limiter les dégâts causés par les loups, ces efforts soient sapés par l’OFEV», déclare Nathalie Rutz, porte-parole de l’organisation. Pour rappel, la semaine dernière, le TAF a ordonné l’arrêt des tirs préventifs de meutes de loups. Rien qu'en Valais, 24 loups ont déjà été abattus.

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