«True Detective» est de retour: «Jodie Foster est la meilleure actrice vivante»

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Série TV«True Detective» est de retour: «Jodie Foster est la meilleure actrice vivante»

La saison 4, qui se déroule en AIaska durant la nuit polaire, débute lundi sur RTS1 et Canal+. Une réussite que l'on doit à la Mexicaine Issa López. Interview exclusive.

Laurent Flückiger
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Laurent Flückiger

Depuis son arrivée fracassante sur le petit écran il y a dix ans, la série «True Detective», créée par Nic Pilozzatto, nous a toujours plongés dans les ténèbres, que ce soit en traitant de meurtres sataniques, de viol, de pédophilie. Elle nous a fascinés par sa mise en scène et par son casting de prestige, changeant à chaque saison: Matthew McConaughey, Woody Harrelson, Colin Farrell, Vince Vaughn, Rachel McAdams, Mahershala Ali.

Pour son retour lundi sur Canal+ et à 22 h 45 sur RTS1 (24 heures après sa diffusion sur HBO aux États-Unis) «True Detective», première grande série attendue de 2024, ne déroge pas à la règle. Dans la saison 4, des scientifiques d'une station de recherche ont mystérieusement disparu et l'enquête menée, cette fois, par deux détectives jouées par Jodie Foster et Kai Reis va révéler nombre choses enfouies et mystérieuses. Intitulée «Night Country», cette nouvelle histoire insiste encore davantage sur l'obscurité en prenant place en Alaska (tournée en Islande), alors que la nuit polaire commence. Ajoutez à cela des moments d'épouvante, et on tient là six épisodes de très haute facture. La créatrice de «True Detective: Night Country», la Mexicaine Issa López a répondu à nos questions.

Qu'est-ce que Jodie Foster apporte à la série et qu'est-ce qui la rend parfaite pour ce rôle?

Elle est la meilleure actrice vivante. C'est aussi simple que cela. Après avoir terminé la série et vu ce qu'elle peut faire et les endroits où elle peut faire évoluer un personnage, l'éventail, la discipline, la profondeur, l'intelligence de l'analyse et la générosité qu'elle a à l'égard des autres acteurs et des plus jeunes, je peux vous dire qu'elle est la meilleure actrice de sa génération. C'était tous les jours une masterclass. Pour elle, il ne s'agit pas d'être plus belle ou de faire la scène qui va lui permettre d'obtenir un prix, mais d'améliorer la série. C'était génial.

Quels ont été les plus grands défis et les plus grandes satisfactions en tant que showrunner, scénariste et réalisatrice de ce projet?

Cela n'arrive pas souvent que la même personne écrive et réalise tous les épisodes de la série qu'elle a conçue. C'était donc, pour moi, un énorme privilège. Mais c'était terrifiant aussi, parce que tout repose sur vous: le résultat final de chaque épisode, l'échec ou le succès de la série. Après que Jodie a dit oui, je suis allée dîner avec les dirigeants de HBO et ils m'ont dit: «Nous ne pensons pas que vous compreniez vraiment dans quoi vous vous engagez, car chaque fois qu'un seul réalisateur a dirigé tous les épisodes d'une série, il a failli mourir. Mais nous vous soutenons. Si vous avez besoin d'une pause, nous arrêterons la production et vous attendrons.» Pendant un moment, je me suis dit que je ne savais peut-être pas dans quoi je m'étais embarquée. De plus, il s'agit de l'Arctique. Mais chaque jour était une joie. 

Une chanson des Beatles tourne en boucle dans la série et en devient sinistre, c'est «Twist & Shout» qu'on entend dans le film «Ferris Bueller» coincé dans un lecteur DVD. Pourquoi ce choix?

La première raison est que j'adore «Ferris Bueller». Comme tout le monde, n'est-ce pas? Et la seconde est que j'avais besoin d'un film qui reflète la joie absolue, la jeunesse éternelle et l'été au milieu de ce monde sombre, juste avant un événement très sinistre. Et «Twist and Shout» est la chanson la plus joyeuse du monde. C'est un contraste. 

«La touche «True Detective», c'est ça: le monde sinistre des secrets»

Issa López, showrunner, scénariste et réalisatrice de «True Detective: Night Country»

Vous avez commencé à travailler sur cette histoire il y a plus de trois ans, indépendamment de la franchise «True Detective». Comment avez-vous ajouté la touche «True Detective» à votre idée initiale?

La touche «True Detective», c'est ça: le monde sinistre des secrets. Les personnages sont confrontés à une petite ouverture sur l'au-delà. Dans la saison 1, c'est exprimé clairement: il y a la lumière et les ténèbres. Et nous sommes venus pour faire bouger cette ligne. Prenez deux protagonistes qui représentent deux visions très différentes du monde et qui vont devenir de plus en plus proches au fur et à mesure que l'histoire avance, et vous avez «True Detective». Il y a également un monde, un environnement, une toile de fond qui vous donne cela. Dans la saison 1, c'était le bayou. Et c'était parfait. Pour moi, c'est l'obscurité dans la toundra.

On trouve beaucoup de personnages inuits dans «True Detective: Night Country» et leurs croyances a un rôle important. Était-ce une volonté dès le départ?

La ville imaginaire d'Ennis s'inspire de trois villes d'Alaska: Utqiagvik, Kotzebue et Nome. Et elles sont habitées à 70%, au moins, par des indigènes inuits. Je me suis dit qu'il serait complètement injuste et stupide de créer une histoire qui se déroule dans cet endroit et que la population qui y est majoritaire n'ait qu'un rôle mineur. À l'origine, l'une de mes deux détectives, Navarro, était Latina. Et plus j'en apprenais sur ce lieu, plus l'histoire de ces personnages indigènes devenait le centre de ce qui s'y passait. Et il devenait évident que Navarro devait faire partie de cette communauté. J'ai donc changé de point de vue: son père est Dominicain, mais elle est autochtone par sa mère, qui l'a mise à l'écart. À mesure que la série avance, vous vous rendrez compte à quel point les Inuits sont bien plus des acteurs du drame que de simples témoins.

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