Le «gentil» escroc Max le Suisse est de retour

Ça faisait longtemps qu’il n’avait plus fait parler de lui, mais «Max le Suisse» serait bel et bien de retour. Cet escroc décrit comme aussi gentil que poli a manifestement soutiré une centaine d’euros à une automobiliste fin décembre en Haute-Vienne. Et en juin dernier, il a réussi à se faire remettre une somme comparable près de Toulouse.

Cet homme, aujourd’hui septuagénaire, sévit sur les routes de France depuis une vingtaine d’années. Il doit son surnom à un léger accent suisse-allemand ou parce qu'il s’est parfois présenté comme un ingénieur originaire de Saint-Moritz, dans les Grisons.

La spécificité de ses méfaits? À chaque fois, ses victimes sont consentantes…

L’homme est connu pour agir en tant qu’auto-stoppeur. Lorsque qu’un automobiliste le prend dans son habitacle, Max le Suisse apparaît toujours «poli», «cultivé», «élégant», «gentil», selon les témoignages. Mais le pauvre prétend avoir bien des malheurs.

Tour à tour, il avance être complètement démuni: on lui aurait volé sa voiture, son argent, ses papiers. Ou il doit d’urgence se rendre au chevet d’un proche malade, ou au consulat suisse, mais n’en a pas les moyens. Pris de pitié, certains automobilistes au grand cœur décident alors de lui venir en aide et lui offrent – ou avancent – de l’argent. Puis l’arnaqueur disparaît.

On avait d’ailleurs plus entendu parler de lui depuis quelques années. Mais Max le Suisse est bel et bien de retour.

Le 29 septembre dernier, il s’est posté sur le quai de la gare routière d’Ambazac, en Haute-Vienne. Une riveraine l’a abordé et il lui a expliqué qu’il était un urologue à la retraite et qu’il devait se rendre à Strasbourg pour veiller sur sa fille, atteinte d’un cancer. La femme a décidé de retirer une centaine d’euros pour qu’il puisse acheter un billet de bus puis de train pour se rendre en Alsace.

L’escroc a été pris en stop peu après, le 3 janvier, sur une route des environs, rapporte le «Populaire du Centre». Il servait la même histoire autour d’une fille malade aux automobilistes, qui n’ont cependant cette fois pas mis la main au portefeuille.

Le septuagénaire, apprend-on, était en fait déjà réapparu quelques mois plus tôt, en juin dernier près de Toulouse. Pris en stop, Max le Suisse avait raconté qu’on lui avait dérobé sa sacoche. Le conducteur, attendrit par sa situation, précise «La Dépêche», l’avait déposé à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), non sans lui avoir tendu 100 euros pour qu’il puisse se payer une chambre d’hôtel. L’escroc lui avait promis de le rembourser. Ce qu’il n’avait évidemment pas fait. D’ailleurs les coordonnées qu’il laisse sont toujours fausses.

Mais s’il sévit depuis si longtemps sur les routes françaises, faisant des dizaines de victimes, pourquoi Max le Suisse n’a-t-il jamais été arrêté et condamné? Simple: car aux yeux de la loi, il n’a en fait rien à se reprocher.

En 2009, suite à différentes plaintes, l’arnaqueur avait en effet été retrouvé et jugé à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze. Mais la justice ne l’avait pas condamné car s’il soutire de l’argent avec ses bobards, l’homme ne demande en fait rien. En clair, l’argent qu’il obtient, ce n’est pas légalement du vol ou de l’escroquerie. Ce sont des dons...

Face à ce manipulateur multirécidiviste et habile, il n’existe donc qu’une solution: la prévention. Sachez donc qu’il existe et qu’il a un don pour embobiner ses victimes.