Jugés pour des relations sexuelles avec une jeune ado

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FranceJugés pour des relations sexuelles avec une jeune ado

Dans le nord de la France, douze hommes sont notamment poursuivis pour «recours à la prostitution d’un mineur». Ils ont eu des relations, tarifées ou non, avec une jeune de 13 ans.

Grâce à son téléphone, la jeune fille avait été retrouvée dans un hangar agricole chez l'un des prévenus.

Grâce à son téléphone, la jeune fille avait été retrouvée dans un hangar agricole chez l'un des prévenus.

photo d'illustration AFP

«Je ne savais pas qu’elle était mineure»: douze hommes âgés de 25 à 60 ans ont comparu, jeudi, devant le Tribunal de Valenciennes, dans le nord de la France, pour avoir eu des relations sexuelles, tarifées ou non, avec une adolescente alors âgée de 13 ans.

Six sont poursuivis pour «recours à la prostitution d’un mineur», six pour «atteinte sexuelle sur mineur». Ils sont, en outre, tous soupçonnés de «sollicitation» et «détention de l’image d’un mineur à caractère pornographique».

Le procès a été renvoyé, à la demande des prévenus, au 9 février pour l’un et au 25 avril pour les onze autres.

Retrouvée dans un hangar grâce à son smartphone

L’enquête a commencé lorsque les parents de la jeune fille se sont présentés à la gendarmerie de Bouchain (Nord), en avril 2023, inquiets de l’absence de leur fille de 13 ans, a retracé la présidente du tribunal à l’audience de comparution immédiate. Grâce à son téléphone, elle a été retrouvée dans un hangar agricole chez l'un des prévenus, dans le Pas-de-Calais.

Les recherches menées ont montré que la victime entretenait des relations tarifées avec de nombreux adultes, via Snapchat et le site de rencontre et de prostitution coco.fr.

La gendarmerie de Valenciennes ouvre alors une enquête, notamment pour «recours à la prostitution d’un mineur par une personne mise en relation avec la victime, via un réseau de communications électroniques». Les principaux faits ont duré d’octobre 2022 à avril 2023.

«On n'a jamais parlé d'argent»

Les hommes poursuivis présentent des profils variés (employés, ouvrier, militaire, boulanger, intérimaire, apprenti...). En garde à vue, certains ont fini par reconnaître qu’ils savaient que la jeune fille était mineure. Mais jeudi, face au tribunal et aux parents de la victime, la plupart des prévenus, insérés, sans mention au casier, pères de famille pour certains, sont peu loquaces.

«On a rarement autant de personnes jugées pour de la prostitution de mineur.»

L'avocat de la victime

«Pour les photos, je ne savais pas qu’elle était mineure. Pour les rendez-vous sexuels, on n’a jamais parlé d’argent», s’est défendu à la barre un prévenu de 33 ans. Un agriculteur de 53 ans, notamment poursuivi pour «atteinte sexuelle», dit «avoir voulu la protéger», car il était «amoureux».

«On a rarement autant de personnes jugées pour de la prostitution de mineur», a souligné l’avocat de la victime, demandant des contrôles judiciaires stricts dans l’attente du procès. «Ces personnes n’ont rien d’exceptionnel», a-t-il fait valoir, rappelant que «la prostitution de mineurs, ce sont des centaines de personnes par jour».

Sous contrôle judiciaire

D’ici au procès, les prévenus ont été laissés libres sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître sur plusieurs communes se trouvant sur le trajet scolaire de la collégienne et, pour certains, des obligations de soins.

Selon la présidente du tribunal, Mathilde Classeau, toute la question du procès sera de savoir «si les prévenus savaient» qu’elle était aussi jeune.

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