Le président veut déjà gracier les députés populistes en prison

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PologneLe président veut déjà gracier les députés populistes en prison

En Pologne, après qu'un ex-ministre et un député ont été arrêtés dans le palais présidentiel, mardi, Andrzej Duda va libérer les «premiers prisonniers politiques depuis 1989».

Depuis la condamnation en appel des deux hommes, en décembre, le président Andrzej Duda soulignait que sa première grâce était légitime et toujours en vigueur.

Depuis la condamnation en appel des deux hommes, en décembre, le président Andrzej Duda soulignait que sa première grâce était légitime et toujours en vigueur.

AFP

Le président conservateur polonais a annoncé, jeudi, qu’il allait lancer une procédure de grâce concernant deux ex-députés populistes, dont l’ex-ministre de l’Intérieur, condamnés à deux ans de prison et incarcérés cette semaine.

Cette affaire très médiatisée est la dernière en date à opposer les nouvelles autorités polonaises pro-européennes au parti populiste PiS, qui a perdu le pouvoir lors des élections de l’année dernière. Les deux camps échangent des accusations de violations de l’État de droit.

«J’ai décidé de lancer une procédure de grâce», a déclaré Andrzej Duda après une rencontre avec les épouses des deux hommes, les qualifiant de «premiers prisonniers politiques depuis 1989», année de la chute du régime communiste en Pologne.

Grève de la faim

Il a également annoncé qu’il allait demander au procureur général de relâcher immédiatement le ministre de l’Intérieur du précédent gouvernement – populiste – Mariusz Kaminski et son proche collaborateur Maciej Wasik, qui ont entamé, mercredi, une grève de la faim.

«Le dernier recours que nous avons, c’est le président. Nous espérons que nos maris rentreront à la maison aujourd’hui», a déclaré Romualda Wasik.

«J’ai décidé de lancer une procédure de grâce pour les premiers prisonniers politiques depuis 1989»

Andrzej Duda, président polonais

En décembre, un tribunal polonais a condamné, en appel, à deux ans de prison les deux hommes pour avoir outrepassé leurs fonctions dans une affaire remontant à 2007. Mariusz Kaminski était à l’époque chef du bureau central anticorruption et a été condamné pour avoir orchestré une fausse affaire de corruption à l’encontre d’un responsable politique.

Élus députés lors des élections d’octobre, les deux hommes ont vu leurs mandats de parlementaires annulés, ce qu’ils refusent de reconnaître. En 2015, le président les avait déjà graciés, mais la grâce a été par la suite remise en question par la Cour suprême, pour avoir été accordée avant même que la décision de la justice n’entre en vigueur.

«Ils sont toujours députés»

Depuis la condamnation en appel des deux hommes, en décembre, le président soulignait que sa grâce était légitime et toujours en vigueur. «Selon ma conviction personnelle, ils sont toujours députés.»

Mariusz Kaminski et Maciej Wasik ont été arrêtés par la police mardi soir, au palais présidentiel, où ils avaient passé la journée sur invitation du chef de l’État. Leur arrestation a provoqué de vives protestations de l’actuelle opposition, qui organisait, ce jeudi soir, un grand rassemblement devant le Parlement pour protester contre le nouveau gouvernement, l’accusant de «détruire la démocratie en Pologne».

Ce jeudi soir, à Varsovie, une femme a prouvé sa solidarité avec Mariusz Kaminski et Maciej Wasik.

Ce jeudi soir, à Varsovie, une femme a prouvé sa solidarité avec Mariusz Kaminski et Maciej Wasik.

AFP

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