Le canal de Suez déserté après les attaques de rebelles yéménites

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Transport maritimeLe canal de Suez déserté après les attaques de rebelles yéménites

Les Houthis prennent pour cible des navires commerciaux qu’ils estiment liés à Israël. Du coup, les compagnies préfèrent passer au large de l’Afrique du Sud.

Le 17 décembre, l’Autorité du canal de Suez a reconnu que 55 bateaux avaient été empêchés de transiter. Depuis, silence radio.

Le 17 décembre, l’Autorité du canal de Suez a reconnu que 55 bateaux avaient été empêchés de transiter. Depuis, silence radio.

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De plus en plus de navires du monde entier évitent le canal de Suez, en raison de la multiplication des attaques des rebelles yéménites Houthis. Ceci représente un coup dur pour l’Égypte.

Les données du Fonds monétaire international sont sans appel: les volumes transportés via le canal ont chuté de 35% la semaine dernière, comparé à la même période de 2023. Au même moment, les volumes transitant par le cap de Bonne Espérance, au large de l’Afrique du Sud, ont bondi de 67 pour cent.

«Tous les navires Maersk devant transiter par la mer Rouge et le golfe d’Aden seront détournés vers le sud, autour du cap de Bonne Espérance», a indiqué le géant danois du transport maritime vendredi.

Soutiens de l'Iran

Depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre, entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, l’armée israélienne pilonne le petit territoire palestinien. Pour marquer leur soutien à Gaza, les Houthis, qui font partie de l’«axe de la résistance» pro-iranien et anti-Israël, multiplient les attaques en mer Rouge contre des navires commerciaux qu’ils estiment liés à Israël.

Environ 12% du commerce mondial transite par l’étroite langue de mer allant du Yémen à l’Égypte, d’après l’International Chamber of Shipping. Le 17 décembre, l’Autorité du canal de Suez a reconnu que 55 bateaux avaient été empêchés de transiter. Depuis, silence radio.

Ce qui est dépensé en pétrole est économisé sur les frais de transit

Dans la mesure où les patrouilles en mer Rouge de la coalition maritime internationale dirigée par les États-Unis ne sont pas parvenues à rassurer, «les acteurs sont prêts à augmenter les prix», estime Paul Tourret, directeur de l’Observatoire des industries maritimes ISEMAR.

«Les armateurs avaient des prix très bas, à cause du ralentissement de la consommation européenne. Ils expliquent que contourner l’Afrique coûte très cher, mais il se trouve que c’est à peu près le même prix», car ce qu’ils dépensent en pétrole, ils l’économisent sur les frais de transit payés aux Égyptiens.

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Le groupe de réflexion américain Soufan Center recense «au moins dix-huit transporteurs maritimes d’importance ayant choisi d’éviter la mer Rouge» et, donc, de se rajouter «une dizaine de jours de trajet», et autant de remplissages des réservoirs en carburant. Une hausse des coûts malgré tout absorbée, assurent des experts unanimes.

«Les frais de transport ont été quasiment multipliés par trois depuis le début des attaques des Houthis», note ainsi le Soufan Center, mais «ils restent plus bas que durant la pandémie de Covid-19».

Près de 750 millions de revenus sur un an pour le canal

Et pour l’Égypte, les revenus du canal de Suez ont atteint 749 millions de dollars en décembre 2023, contre 737 millions en décembre 2022, se félicite l’autorité du canal – immense ouvrage inauguré en 1869, qui a rapporté, sur l’année fiscale 2022/2023, environ 8,6 milliards de dollars.

Alors que ces recettes en devises sont surveillées de près dans un pays où importateurs et changeurs peinent désormais à trouver des dollars, un responsable portuaire se veut rassurant: «La crise est temporaire.»

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