13e rente AVS: une solution «win-win» pour la Suisse

Le 3 mars, c'est tout de suite là. La campagne pour la 13ᵉ rente AVS est déjà lancée et ses partisans ont le vent en poupe. Le président de l'USS, Pierre-Yves Maillard, omniprésent dans les médias, martèle le message de la baisse du pouvoir d'achat des retraités et de la Suisse, riche, qui doit mieux prendre soin d'eux.

Ce message touche également la base électorale des partis de droite, à l'UDC, au Centre et au PLR. Que l'on soit de gauche ou de droite, la précarité qui s'installe à l'âge de la retraite pour une bonne partie de la population est un constat hélas partagé. Au Parlement, l'élite libérale des partis bourgeois s'est braquée contre la 13ᵉ rente pour des raisons idéologiques. Dans son optique, il est hors de question de renforcer le 1ᵉʳ pilier de prévoyance. Si épargne il doit y avoir, elle doit se faire dans le 2ᵉ, voire dans un 3ᵉ pilier.

Sous l'impulsion du sénateur vaudois, la campagne pour le oui à une 13ᵉ rente AVS est partie sur les chapeaux de roues. Les sondages effectués l'année dernière donnaient quelque 68% de oui à cette proposition. Mais attention, comme c'est souvent le cas pour les initiatives qui partent avec un fort capital de sympathie, l'histoire montre qu'il se réduit au fil de la campagne. La question du financement de ce «cadeau empoisonné», selon les termes de l'UDC Suisse, risque de peser sur le moral des Suisses.

La campagne sera courte et musclée. L'introduction d'une 13e rente AVS relève d'un enjeu majeur dans la Suisse d'aujourd'hui. Elle concerne la vision de la richesse du pays, de la solidarité entre les générations et de la solidarité entre les bas et les hauts revenus. 

Si le peuple dit oui le 3 mars, ce sera un signe de confiance pour les décennies à venir par rapport à cette prospérité. Paradoxalement, le fait que l'économie suisse marche bien — ce dont se félicite la droite libérale — permet de lâcher du lest dans la redistribution des richesses. La 13ᵉ rente, c'est une solution «win-win», gagnant-gagnant, comme on dit dans le jargon libéral.