Elle perd son indépendance à cause d'un voleur

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BienneElle perd son indépendance à cause d'un voleur

Un délinquant condamné hier à cinq ans de prison a pris à une retraitée bien davantage que son sac main.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Au chemin Calvin, le jour du jugement, un couple de retraités rentrait chez lui.

Au chemin Calvin, le jour du jugement, un couple de retraités rentrait chez lui.

lematin.ch/Vincent Donzé

Il voulait arracher son sac à main en plein jour, à Bienne, mais en visant une retraitée de 72 ans, un délinquant l'a fait tomber, une chute qui lui a fracturé le crâne. Son procès tenu cette semaine devant le Tribunal régional Jura bernois - Seeland lui vaut une condamnation à cinq ans de prison, comme l'a rapporté «Le Journal du Jura».

«Non, nous n'avons pas peur au chemin Calvin: ce qui s'est passé n'est arrivé qu'une fois», disait mercredi un couple de retraités en cheminant dans cette rue. «Le quartier est tranquille», insistaient ces résidents.

Avant le repas de midi

Treize mois plus tôt, le lundi 19 décembre 2022, la retraité bousculée avait fait ses achats avec un peu d'avance sur son horaire, raison pour laquelle elle cheminait tranquillement au chemin Calvin, avant le repas de midi.

Elle se souvient avoir été suivie par un homme de couleur emmitouflé dans un manteau, mais sa mémoire s'arrête là, à 10 h 40. «Son dernier souvenir a été de sentir la lanière de son sac se tourner», indiquait un proche au lendemain de sa chute. Elle s’est effondrée sur la chaussée et a perdu connaissance.

Du temps s'est écoulé

Du temps s’est écoulé jusqu’au passage d’une personne qui l’a vue allongée par terre et qui a appelé les secours. Son état a nécessité son hospitalisation à Bienne, puis son transfert à Berne pour résorber une hémorragie cérébrale. Une clavicule cassée a été opérée pendant les fêtes.

Pendant ce temps, l'agresseur somalien a utilisé sa carte bancaire dans des kiosques des quartiers de Mâche et de Boujean pour l'achat de quatre cartes Google Pay d'une valeur de 50 francs et pour 3,40 francs de papier à cigarettes, avant le blocage de la carte.

Il ne neigeait pas, il pleuvait le jour de l'agression, le 19 décembre 2022.

Il ne neigeait pas, il pleuvait le jour de l'agression, le 19 décembre 2022.

lematin.ch/Vincent Donzé

Après la géolocalisation du smartphone de la victime, la police a débarqué dans le studio de l'agresseur de 31 ans, lequel a avoué avoir suivi la retraitée depuis un arrêt de bus, place d'Orpond. Selon sa version, la dame a perdu l'équilibre sans qu'il la touche.

La veille de l'agression, ce sans-travail a bu de l'alcool, fumé de l'herbe et avalé des ecstasy. Dans la nuit, selon ses dires, il a contacté sa mère cancéreuse à Nairobi, au Kenya: elle comptait sur lui pour financer l'achat de médicaments.

Sorti sans plan précis

Au matin, il serait sorti sans plan précis pour monter à la gare dans un bus où il a vu la retraitée. Ce qu'il admet, c'est une intention de commettre un vol simple sans blesser personne. Il s'y est pris à deux fois pour arracher le sac à main, d'abord par derrière, puis par devant.

Les juges ont finalement retenu le vol qualifié: au-delà de l'effet de surprise, le voleur a usé de violence pour briser la résistance de la victime. Le Code pénal prévoit une peine d'au moins cinq ans quand la vie est mise en danger, mais le Tribunal a renoncé à expulser le ressortissant somalien à sa sortie de prison, son pays d'origine étant ravagé par la guerre et la famine.

Peine réduite de 18 mois

La peine de cinq ans et 25 jours a été réduite de 18 mois en raison de ses aveux spontanés. En cas de bonne conduite, le condamné ne purgera que les deux tiers de sa peine, si bien que la perspective d'une libération n'est pas trop lointaine, comme la relevé «Le Journal du Jura».

Indépendante avant l'agression, «parfaitement autonome» selon la présidente du Tribunal, la retraitée est devenue un poids pour ses fils. Les aides à domicile de l'association Spitex lui sont fournies deux fois par jour pour se vêtir et de dévêtir. Elle se déplace en déambulateur et sort le moins possible, par peur d'une mauvaise rencontre.

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