Après s’être abrité chez le président, l’ex-ministre a été arrêté

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PologneAprès s’être abrité chez le président, l’ex-ministre a été arrêté

En appel, Mariusz Kaminski et un proche collaborateur avaient écopé de deux ans de prison ferme. Andrzej Duda les avait invités dans son palais, où la police les a cueillis.

L'ex-ministre polonais de l'Intérieur Mariusz Kaminski clame son innocence et évoque une grâce présidentielle controversée accordée par Andrzej Duda en 2015, qui a été par la suite remise en question par la Cour suprême.

L'ex-ministre polonais de l'Intérieur Mariusz Kaminski clame son innocence et évoque une grâce présidentielle controversée accordée par Andrzej Duda en 2015, qui a été par la suite remise en question par la Cour suprême.

AFP

En Pologne, le ministre de l’Intérieur du précédent gouvernement – populiste – et un collaborateur, qui étaient recherchés par la police pour être conduits en prison, ont été arrêtés mardi soir au Palais présidentiel, où ils avaient trouvé refuge à l’invitation du président.

«Arrêtés conformément à la décision du tribunal», avait écrit un vice-ministre de l’Intérieur, Czeslaw Mroczek sur X, information confirmée ensuite par la police.

«C’est une situation inédite», avait commenté le Premier ministre pro-européen Donald Tusk, une situation dans laquelle «les personnes condamnées, qui doivent être conduites par la police dans un lieu d’isolement, choisissent un autre lieu d’isolement, probablement plus confortable, le Palais présidentiel».

Grâce présidentielle controversée

En décembre, un tribunal polonais avait infligé en appel une peine de deux ans de prison ferme au ministre Mariusz Kaminski et à son proche collaborateur, Maciej Wasik, pour avoir outrepassé leurs fonctions dans une affaire remontant à 2007.

«Les personnes condamnées, qui doivent être conduites par la police dans un lieu d’isolement, choisissent un autre lieu d’isolement, probablement plus confortable, le Palais présidentiel.»

Donald Tusk, Premier ministre polonais

Personnalité controversée, Mariusz Kaminski avait à l’époque occupé les fonctions de coordinateur des services secrets et incarne, aux yeux de ses critiques, les tendances autoritaires au sein du parti nationaliste et populiste Droit et justice (PiS), ce dernier ayant perdu le pouvoir à l’issue des élections législatives d’octobre. Il avait ordonné une enquête jugée illégale visant un membre de la coalition au pouvoir, dirigée par le PiS.

Lundi soir, un tribunal a lancé un mandat d’amener contre les deux hommes. Ceux-ci clament leur innocence, évoquant une grâce présidentielle controversée accordée par le président Andrzej Duda en 2015, qui a été par la suite remise en question par la Cour suprême.

«Nous ne nous cachons pas...»

Élus députés lors des élections d’octobre, les deux hommes ont vu leurs mandats annulés vendredi, ce qu’ils refusent de reconnaître. Alors que la police est arrivée à leur domicile dans la matinée, sans les trouver, les deux hommes sont apparus au côté du président Andrzej Duda, lui-même issu du PiS, lors d’une cérémonie.

Dans l’après-midi, ils ont fait une déclaration dans la cour du Palais présidentiel. «Nous ne nous cachons pas, nous sommes ici avec le président, nous savons que des forces de police sont rassemblées à proximité de la présidence afin de nous arrêter», a déclaré Mariusz Kaminski. «Si nous finissons en prison, nous serons des prisonniers politiques», a-t-il ajouté, sans préciser si lui et son collaborateur comptaient quitter la présidence.

Le chef du gouvernement pro-européen a, quant à lui, indiqué que personne n’allait utiliser la force contre la présidence, accusant «le camp politique qui a gouverné la Pologne pendant huit ans» d’avoir provoqué «un chaos juridique sans précédent».

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