Action politiqueIl fait la grève de la faim pour les enfants de Gaza
Ce Neuchâtelois s'engage pour briser le silence autour de la mort des civils sous les bombes israéliennes.
- par
- Eric Felley
Certains l'ont peut-être croisé ces derniers jours dans une ville romande. L'homme se promène avec une pancarte sur laquelle il actualise chaque jour le nombre d'enfants tués dans la bande de Gaza depuis la riposte d'Israël le 9 octobre. Dans le même temps, il a décidé de mener une grève de la faim, qui en est à son 25ᵉ jour, pour attirer l'attention des gens et surtout des autorités helvétiques.
«Je mets à jour quotidiennement ce décompte macabre. C’est en moyenne 144 enfants sacrifiés chaque jour, soit un toutes les 10 minutes». Il explique la raison de son engagement: «Ma vive sensibilité par rapport à ce conflit vient du fait que j’ai des amis en Israël et en Palestine. J’ai travaillé à deux reprises à Gaza comme photographe dans le cadre d’une mission archéologique en 2006 et 2008. » Il en a même tiré un livre à l'époque, intitulé «Gaza à la croisée des civilisations», en collaboration avec le Musée d’Art et d’Histoire (MAH) à Genève.
Défenseur de la paix
Le sens de son action est de rompre le silence qui entoure les opérations militaires de Tsahal, qui tuent nombre de civils dans la bande de Gaza: «En solidarité avec les 1,9 millions de déplacés et sans-abri à Gaza, j’ai «célébré» la nuit de Noël à Genève devant le palais des Nations-Unies. J’ai passé la nuit, sous la Broken Chair mémorial dédié à toutes les victimes civiles des violences de la guerre». Il précise également: «Je suis depuis toujours un défenseur de la paix, je lutte contre l’antisémitisme et toute forme de discrimination».
En plus de la rue, il diffuse son action sur les réseaux sociaux, principalement sur Instagram, où il a reçu «des milliers de messages de soutien, presque exclusivement bienveillants et encourageants. Une de mes vidéos a dépassé les 800’000 vues. Cette attention inattendue provient de tous les pays du monde».
Il a manifesté également à Berne lors de la session d'hiver du Parlement. Là, il a pu parler avec des élus «de la situation apocalyptique qui touche la population civile». Bien qu'étant conscient que la Suisse se montre conciliante avec l'État d'Israël, il demande que le Conseil fédéral s'engage plus fortement pour un cessez-le-feu immédiat.