Le Pas-de-Calais revit le cauchemar de novembre

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FranceLe Pas-de-Calais revit le cauchemar de novembre

Les rues sont inondées et impraticables. La crue ressemble à celle de 2023, mais en plus rapide.

L’impression de «revivre la crue» de novembre «mais en accéléré»: comme le maire de Saint-Omer, de nombreux habitants du Pas-de-Calais sont confrontés mercredi à de nouvelles inondations, qui touchent aussi le Finistère et le nord-est de la France.

«Nous appelons la population à la prudence parce que les volumes d’eau sont importants», avertit François Decoster, maire de cette ville du Pas-de-Calais traversée par l’Aa, fleuve côtier classé en rouge depuis mardi après-midi par Vigicrues.« Il ne faut pas essayer de marcher dans les rues inondées, car il y a du courant», prévient-il.

Dans la ville, des caves de maison sont inondées depuis mardi et des rues impraticables. «L’évolution de la situation dépendra de la capacité d’évacuation à la mer, mais les coefficients de marée ne sont pas très bons», s’inquiète M. Decoster.

Si seule l’Aa est classée en rouge mercredi matin, une douzaine de cours d’eau dans la moitié nord de la France le sont en orange, dans le Pas-de-Calais, le Nord, l’Aisne, les Ardennes, la Meuse, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et le Finistère.

Reprise de la crue possible en journée

«Dans le Pas-de-Calais, une crue exceptionnelle est en cours sur l’Aa, les niveaux sont ce matin stabilisés mais une reprise est envisageable dans la journée compte tenu des précipitations à venir», sur des sols saturés, écrit Vigicrues dans son bulletin de 10 heures.

Partout dans les Hauts-de-France, les crues sont importantes et se propagent mercredi sur les secteurs aval. À Blendecques, près de Saint-Omer, déjà une des communes les plus touchées par les crues de novembre, les habitats sortent entre deux averses, voir le niveau de l’eau qui a envahi plusieurs rues du centre.

Une vingtaine de personnes y ont passé la nuit dans un centre d’hébergement et une quarantaine s’y trouvaient mercredi matin, selon la Croix-Rouge du Pas-de-Calais. L’association prévoit de déplacer dans la journée son centre d’hébergement vers une salle de sport, afin de pouvoir accueillir jusqu’à 100 sinistrés.

Des images aériennes des environs de Blendecques révèlent de vastes zones sous l’eau, d’où émergent des conteneurs ou un tracteur dans la cour d’une ferme.

100 mm de pluie cumulés en six jours

La Croix-Rouge a également fait parvenir des lits à Quernes, où la mairie s’est occupée d’héberger une famille de six personnes pour la nuit. Mardi, le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, avait indiqué que près de 50 personnes avaient été évacuées de leurs logements. Il s’attend à ce que le département enregistre «près de 100 mm de pluie» cumulés en six jours entre samedi dernier et jeudi.

«On ne laissera pas tomber le Pas-de-Calais» a assuré à ses côtés  le directeur général de la sécurité civile dépêché par le ministère de l’Intérieur, Julien Marion. Cent-vingt sapeurs pompiers ont été envoyés en renfort et des «moyens très conséquents, de pompage en particulier», vont être déployés, par l’intermédiaire notamment de «réquisitions» dans le secteur privé et d’une aide en provenance d’autres États européens, a-t-il annoncé.

Périphérique de Nantes inondé

Plus à l’est, dans les Ardennes, les pompiers ont été très sollicités dans la nuit de mardi à mercredi en raison des intempéries. Trois personnes ont dû être relogées et le mobilier d’une école et d’une salle des fêtes mis à l’abri de la montée des eaux.

A Quimperlé, dans le Finistère, le niveau de la Laïta a atteint 3,98 m dans la nuit, des niveaux «proches des maximums», et des quais, un parc et une place ont été inondés, a indiqué la mairie qui a déployé des barrières anti-inondations. En Loire-Atlantique, 21 personnes ont été relogées chez leurs proches en raison de l’inondation de leur domicile.

Le périphérique de Nantes était également inondé et partiellement fermé mercredi matin, selon Bison Futé.

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