Nouvelle tribune contre Depardieu: «Les monstres sacrés n'existent pas»

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PolémiqueNouvelle tribune contre Depardieu: «Les monstres sacrés n'existent pas»

Alexandra Lamy, Muriel Robin, Alice Belaïdi ou encore Lio prennent la parole. «Aucune carrière ne saurait se placer au-dessus de la mêlée», écrivent-elles.

Laurent Siebenmann
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Laurent Siebenmann
Le milieu du cinéma français s'entredéchire, au sujet du comportement scandaleux de Gérard Depardieu.

Le milieu du cinéma français s'entredéchire, au sujet du comportement scandaleux de Gérard Depardieu. 

DR/X

Une nouvelle tribune signée par plus de 150 artistes, dont Alexandra Lamy, Muriel Robin, Alice Belaïdi, Waly Dia, Thomas Jolly, Fauve Hautot, Anne Roumanoff et Lio, a été publiée dans «Libération».

Elle dénonce l'impunité dont bénéficie Gérard Depardieu, accusé de viols et mis en cause pour des propos obscènes tenus envers des femmes et une fillette en Corée du Nord.

Cette missive est la troisième à être rendue publique, afin de dénoncer l'attitude du comédien et de ses appuis dans le milieu du cinéma.

Un scandale national

Le 25 décembre dernier, 56 artistes signaient une tribune demandant à «ne pas effacer» celui qu'ils décrivaient comme «un géant du cinéma». Cette lettre publiée dans «Le Figaro» faisait immédiatement scandale.

Cette troisième et nouvelle tribune entend répondre directement à celle des 56 premiers signataires. Les comédiennes qui prennent la parole à travers cette lettre rappellent avoir commencé «dans ce milieu à des âges différents» mais avoir fait «le même constat: les rapports de domination sont présents, et les vagues de ces dernières années en ont ébranlé la base sans la faire s'effondrer, du moins dans notre pays».

Des comportements intolérables

Elles ajoutent: «Au nom de l'art, certaines voix s'élèvent pour défendre Gérard Depardieu, insinuant que son talent devrait le soustraire à toute critique, et même l'excuser pour ses comportements intolérables. Tout ça ne sera pas en notre nom (...) Aucun statut, aucune carrière, aussi brillante soit-elle, ne saurait se placer au-dessus de la mêlée, et ainsi bénéficier d'une forme d'impunité. Encore moins au nom de l'art».

«Les monstres sacrés n'existent pas», écrivent les signataires qui assurent vouloir «protéger» l'art «en refusant qu'il serve de prétexte à l'abus de pouvoir ou aux violences sexuelles».

«Il est impératif de reconnaître le courage des survivantes qui bravent la stigmatisation et les doutes pour dénoncer les abus, au sein même d'une société dans laquelle elles n'ont rien à y gagner, et parfois même tout à perdre», lâchent les signataires.

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