Formule 1: Red Bull: le début de la fin?

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Formule 1Red Bull: le début de la fin?

À Austin, Max Verstappen a loupé ses qualifications et ne partira qu’à la 6e place de la grille de départ, dimanche. L’avance de sa Red Bull RB19 ne ressemble plus vraiment à ce qu’elle était…

Luc Domenjoz
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Luc Domenjoz
Photo d’illustration.

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AFP

La résistance s’organise

C’est Charles Leclerc qui partira en pole position du Grand Prix des États-Unis, dimanche (21 h), avec Lando Norris partageant la première ligne.

Max Verstappen avait signé le meilleur temps, pour 5 petits millièmes d’avance, mais son chrono a été effacé pour avoir débordé les limites de la piste au virage 19 – le lendemain, la Fédération Internationale de l’Automobile (la FIA) a d’ailleurs demandé aux organisateurs de dessiner une ligne plus large à cet endroit, pour éviter trop de dépassements de cette limite.

Max Verstappen prendra donc le départ de la sixième position, dimanche soir (départ à 21 heures, heure suisse). Mais même si cette «contre-performance» est due à l’effacement de son temps, il est clair que les Red Bull n’ont plus l’avantage dont elles bénéficiaient en début de saison.

Comme l’écurie ne développe plus sa RB19, ses adversaires finissent par en rattraper les performances - c’est le cas des Ferrari, des McLaren et des Mercedes.

Il reste cinq Grands Prix cette saison, y compris cette course d’Austin, et il est donc probable que Max Verstappen ne puisse y afficher la même domination que depuis le début de la saison, ce qui devrait rendre ces dernières courses nettement plus disputées au niveau de la première place.

Ce n’est peut-être pas encore le commencement de la fin pour l’écurie Red Bull. Mais, pour paraphraser Winston Churchill, c’est peut-être la fin du commencement…

Hamilton voit du progrès

L’écurie Mercedes aligne ce week-end un nouveau fond pour sa W14. Pas tellement pour tenter de progresser cette année – quoique l’écurie va tenter de conserver jusqu’au bout sa deuxième place du classement des constructeurs, devant Ferrai –, mais surtout pour comprendre si elle est sur la bonne voie dans le développement de la voiture 2024.

Pourtant, dès les premiers essais libres, Lewis Hamilton a constaté un net progrès au niveau de la tenue de route de sa W14. «L’écurie apporte souvent des mises à jour de la voiture, de petites ou de grandes modifications, relève le septuple champion du monde. Le plus souvent, je ne note aucun réel progrès… Depuis deux ans, je ne sens rien de spécial quand on aligne une nouveauté! Mais pas cette fois. Là, c’est différent, la voiture a réellement progressé à tous les niveaux. Elle n’est pas différente, elle est meilleure. Encore deux ou trois mises à jour comme celle-là et on pourra gagner à nouveau.»

Chaleur excessive

Plusieurs pilotes ont été victimes de coups de chaleur pendant le dernier Grand Prix du Qatar. Cette course s’est déroulée de nuit, mais c’est paradoxalement une partie du problème: au Qatar, le taux d’humidité est d’environ 50% en plein jour, mais il monte à 80 ou 90% de nuit…

Si la température ambiante y est alors d’environ 32 degrés Celsius, celle qui règne à l’intérieur des cockpits de Formule 1 grimpe à 60 degrés, sans ventilation, en raison des nombreux câblages et unités électroniques placées dans le cockpit – certains câbles de commande hydraulique montent à 120 degrés. Un environnement invivable en combinaison avec l’humidité du Qatar.

Pour couronner le tout, la défaillance des pneus Pirelli a contraint les pilotes à changer leurs gommes trois fois pendant la course. Du coup, plus question de rouler «tranquillement » pour limiter leur usure: tous les pilotes ont pu rouler à fond du départ à l’arrivée. «C’étaient comme 57 tours de qualification, résume George Russell. On était à bout. On a atteint la limite de ce que les corps peuvent supporter, et ce n’est pas une question de préparation physique…»

Certains pilotes ont mis plusieurs jours à récupérer de l’épreuve. Logan Sargeant a dû abandonner en pleine course, épuisé. Plus question de revivre ça en 2024. «Nous avons déplacé la course en décembre l’an prochain», argumente Stefano Domenicali, le patron de Liberty Media, «ça devrait résoudre le problème.» On voit que ce n’est pas lui qui est au volant…

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