Tour de FranceLes anecdotes «inside» de David Gaudu sur le Tour et la Suisse
Le Français, quatrième du général, a débriefé sa Grande Boucle durant presque trois heures sur Twitch. Il a évoqué son «babysitter» Stefan Küng, les coups de coude et les provocations.
- par
- Rebecca Garcia
Le qualifier de sans filtre est peut-être un euphémisme. David Gaudu a pris quelques heures dimanche pour analyser son Tour de France et répondre aux questions sur sa chaîne Twitch. Il est revenu sur chacune des 21 étapes pour y livrer anecdotes et ressentis pendant la course.
Il a évidemment commencé par le départ au Danemark, qui a vu son coéquipier Stefan Küng chuter. «Le pauvre, rigole le Français. On était dans la roue de Chris Froome qui a dû s’arrêter pour éviter le groupe tombé. Küng a voulu aller à gauche et n’avait pas vu le tas de coureurs. On était morts de rire».
Preuve de la camaraderie entre les deux hommes, David Gaudu revient sur le soutien que lui a apporté le Suisse tout au long du tour. Il a passé passablement de temps dans sa roue, à profiter du voyage. «Vous voyez le babysitting? C’est ce que Stefan m’a fait sur tous les secteurs», lance-t-il à propos de la cinquième étape.
Devant les quelque 1500 spectateurs qui assistaient au direct à ce moment-là, le coureur de l’équipe Groupama-FDJ est aussi revenu sur un incident de course tout particulier. «Kron arrive et me met un coup d’épaule. Ensuite il s’est mis à gauche et s’est pris un îlot. C’était le karma de l’espace», se souvient Gaudu.
Un autre échange de paroles a mis le feu aux poudres. «Sagan a dit à Pogacar: «vas-y, tu n’as pas les c******* d’y aller. Il a dit le mauvais truc à la mauvaise personne, raconte le Français de 25 ans, tout sourire. L’autre, deux secondes après, il nous a mis une chiche, il est rentré tout seul. Les leaders sont allés, moi je me suis fait enterrer. J’avais envie de le tuer.»
Rouler en Suisse, la galère
Puis il y a eu les étapes en terres helvétiques. «Dès le départ à Dole, ça partait à bloc», raconte Gaudu. Lui a terminé dans un champ et a dû rattraper le groupe qui avait pris de l’avance. Il a avalé 10 kilomètres en 10 minutes pour rentrer, et il n’a pas été tranquille jusqu’à l’arrivée. «J’ai eu trop peur en passant dans les petits villages suisses. Il y a des mini-ronds points et des mini-îlots partout. Tu fais du droite gauche en permanence.»
Le cycliste s’en est finalement très bien sorti, puisqu’il a terminé à la quatrième place du classement général. «Je suis fier de l’équipe», affirme-t-il en soulignant l’aspect de franche camaraderie qui a réglé au sein de Groupama-FDJ. Il y a aussi eu de la souffrance, notamment pendant les 40° de moyenne enregistrés sur l’étape de Carcassonne.
Dans une séance de questions-réponses improvisées, il a répondu aux interrogations sur la suite de la carrière de Stefan Küng. «Je ne sais pas du tout, il ne nous a rien dit», affirme-t-il avant de préciser que Küng a encore une année de contrat et qu’il ne faut pas croire tout ce qui se dit.