FranceLe quintuple meurtre à Meaux a été «d'une grande violence»
Le procureur a évoqué de très nombreux coups de couteau donnés par ce père sur sa femme et ses enfants.
- par
- Michel Pralong
Un homme de 33 ans a été arrêté ce mardi matin à Sevran. Il était recherché après la découverte lundi, à son domicile de Meaux, du cadavre de sa femme de 35 ans et de leurs quatre enfants, âgés de 9 mois à 10 ans. Le suspect s'était réfugié chez son père.
Ce mardi matin, lors d'une conférence de presse, le procureur de Meaux Jean-Baptiste Bladier a évoqué une «scène de crime d’une très grande violence». Les corps de la mère de famille et des deux fillettes de 10 et 7 ans présentaient «un très grand nombre de coups de couteau tant sur la face avant que sur la face arrière, sur le tronc, les membres inférieurs et supérieurs ainsi que des lésions de défense», a-t-il dit, cité par «Le Parisien».
Les deux autres, noyés ou étouffés
Aucune plaie apparente en revanche sur les deux garçons, celui de 4 ans et le bébé de 9 mois. Le procureur a évoqué la possibilité de l'étouffement et de la noyade, bien que les cheveux du garçon n'étaient pas mouillés. Une autopsie, demain, doit déterminer les causes du décès.
Le père, titulaire d'un CAP de plomberie, était suivi pour des troubles psychotiques et dépressifs depuis 2017. S'il n'a pas d'antécédents judiciaires, une procédure pour violences au couteau avait été ouverte en 2019. Il avait en effet poignardé à l'omoplate sa compagne, qu'il a épousée en octobre 2023, mais avec qui il est en couple depuis quatorze ans. Cette femme, née en Haïti, était alors enceinte.
«Le coup de couteau est parti tout seul»
Elle n'avait pas voulu porter plainte, évoquant un état dépressif ancien chez son conjoint qui avait interrompu son traitement quelque temps auparavant. Elle affirmait n’avoir subi «qu’une gifle». L'homme avait toutefois été mis en garde à vue avant d'être hospitalisé en psychiatrie. Il disait alors aimer sa compagne et que «le coup de couteau était parti tout seul». Il avait été déclaré irresponsable en raison de sa déficience mentale.
D’après une source policière, confirmée par le procureur, un important travail d’analyse des images de vidéosurveillance a permis de remonter au suspect. Après son arrestation ce mardi, ce Français a été hospitalisé, car il était blessé, avec de sévères coupures aux mains. Selon ses premières déclarations, il a indiqué «savoir pourquoi il était en garde à vue, a évoqué son mal-être personnel et sa dépression», d’après le procureur.
Une information judiciaire «pour homicides volontaires sur mineurs de 15 ans et homicide volontaire par conjoint a été ouverte. La peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité ». Mais vu ses antécédents psychiatriques, il pourrait y avoir altération ou abolition de son discernement. Dans ce premier cas, «la peine encourue serait de 30 ans. Dans l’autre cas, il y aurait une voie procédurale pour prononcer des mesures de sûreté».