L'année météo2023, deuxième année la plus chaude en Suisse après 2022
A quelques jours de la fin de l'année, MétéoSuisse livre ses statistiques sur une année très spéciale.
- par
- Eric Felley
L'année 2023 restera dans les annales météorologiques comme un millésime ayant connu des périodes très particulières et des phénomènes extrêmes, comme l'ouragan de La Chaux-de-Fonds le 24 juillet. D'une manière générale, c'est la deuxième année la plus chaude enregistrée depuis le début des mesures en 1864. Selon les calculs actuels de MétéoSuisse au 19 décembre,« la température annuelle moyenne sur l'ensemble du pays a atteint 7,2 degrés, soit 1,4 degré de plus que la norme 1991-2020». Le record annuel de 7,4 degrés remonte seulement à l'année précédente, en 2022.
L'année 2023 a commencé très en douceur, puisque le 1ᵉʳ janvier des valeurs maximales ont été enregistrées à Delémont avec 20,2 degrés et à Vaduz avec 20 degrés. Dans le Nord des Alpes, l'année a commencé fort avec de nouveaux records de chaleur depuis le début des mesures.
Soleil en février
Ce mois de janvier a connu aussi de faibles précipitations. MétéoSuisse cite l'exemple d'Arosa, à environ 1880 m d'altitude, où la hauteur moyenne de neige n'a atteint que 30 cm entre décembre et février. Au mois de février, il a fait beau sans interruption du 1er au 21. L’ensoleillement a atteint localement en Suisse romande plus de 180% de la norme 1991-2020, avec une pointe de 191% à Genève.
Printemps très maussade
Après un mois de mars plutôt doux, avril est venu rappeler qu'il ne fallait pas se découvrir d'un fil. «Avril 2023 a été le premier mois depuis six mois avec une température inférieure à la moyenne nationale par rapport à la norme 1991-2020, note MétéoSuisse. Il fallait remonter jusqu’à septembre 2022 pour retrouver un mois avec une température légèrement inférieure à la moyenne».
Le printemps n'a d'ailleurs pas été folichon cette année. Les mois de mars, avril et mai ont enregistré un ensoleillement jusqu'à 75% en dessous de la norme. Les mois de mars et d'avril ont été copieusement arrosés, avec des précipitations nettement supérieures à la moyenne au printemps dans certaines régions, comme à Vaduz et à Sion.
5e été le plus chaud
L'été 2023 restera comme le 5ᵉ été le plus chaud depuis le début des mesures, avec 1,6 degré de plus que la norme 1991-2020. Les autres étés les plus chauds ont tous été mesurés après l'an 2000: 2022, 2003, 2015 et 2019. Une première vague de chaleur nous est tombée dessus entre les 9 et 11 juillet avec des températures flirtant par endroit avec les 36 degrés. A Genève et à Coire, le thermomètre a même grimpé à 37,4 et 37,6 degrés.
La Chaux-de-Fonds sinistrée
Le 24 juillet, vers 11 h 30, la ville de La Chaux-de-Fonds a été frappée par une tornade d'une violence exceptionnelle avec une rafale mesurée à 217 km/h. Cette tempête, aussi imprévisible que brève, a fait un mort après la chute d'une grue de chantier sur un véhicule. La ville doit replanter quelque 1500 arbres qui ont été déracinés ou brisés. 45 personnes ont été blessées, 4000 à 5000 bâtiments ont été abîmés et 1600 hectares de forêts détruits. Les dégâts sont estimés entre 70 et 90 millions de francs.
Août crève le plafond de l'isotherme
A partir du 12 août, une nouvelle vague de chaleur a touché la Suisse. Dès le 18 août, elle s'est intensifiée avec la présence d'un «dôme de chaleur». Les jours suivants, entre les 20 au 21 août, l'isotherme du zéro degré a atteint l'altitude record de 5298 mètres au-dessus de Payerne, battant le précédent record de juillet 2022, 5184 mètres.
La chaleur a persisté jusqu'au 24 août et de nouveaux records ont été enregistrés sur une vingtaine de sites de MétéoSuisse disposant de longues séries de mesures. C’est à Genève qu’il a fait le plus chaud en Suisse avec une température de 39,3 degrés.
Déferlement de pluie
La fin du dôme de chaleur a été marquée par de fortes intempéries entre les 26 au 29 août et des grêlons gros comme des citrons. Au Tessin, il est tombé de 200 à 300 mm en trois jours. La valeur la plus élevée a été signalée à Biasca avec 387 mm. Dans la région de l'Alpstein, en Suisse orientale, plusieurs sites ont mesuré des sommes sur trois jours supérieures à 200 mm.
L'automne le plus chaud jamais enregistré
En moyenne nationale, avec 2,2 degrés au-dessus de la norme, il s'agit du deuxième automne le plus chaud depuis le début des mesures. L'automne record de 2006 s'était montré légèrement plus doux, avec une moyenne nationale de 2,5 °C au-dessus de la norme 1991-2020. Mesure extraordinaire, en septembre, l'isotherme zéro degré a atteint 5253 m, soit la deuxième valeur la plus élevée après celle enregistrée durant l'été.
Un novembre abondamment pluvieux
Après un automne exceptionnellement doux, le mois de novembre a été tout aussi déroutant. Des quantités de précipitations largement supérieures à la moyenne au nord des Alpes ou en Valais ont installé un temps maussade et humide. Un peu partout en Suisse, il s'agit du mois de novembre le plus arrosé depuis le début des mesures. Dans certaines régions, il est tombé entre 150 et 180% de la norme 1991-2020.
Et décembre enneigé
La neige est arrivée jusqu'en plaine dans la nuit du 29 au 30 novembre dans le nord des Alpes et dans une grande partie de la Suisse. Dès le 2 décembre, un manteau neigeux s’est déroulé sur le nord du Plateau. Si ces conditions ne sont pas exceptionnelles, des quantités de neige fraîche ont localement été remarquables à certains endroits. A Zurich-Fluntern, il est tombé 26 cm en l'espace d'une journée. Il s'agit de la plus grande quantité de neige fraîche tombée en 24 heures à cet endroit entre la mi-novembre et la mi-décembre.