Ada Marra s'est reconvertie en accompagnante spirituelle

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TrajectoireAda Marra s'est reconvertie en accompagnante spirituelle

La conseillère nationale vaudoise s'est confiée à «Femina» sur sa nouvelle mission auprès des malades. 

Eric Felley
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Eric Felley
Ada Marra.

Ada Marra.

20 minutes/Monika Flueckiger

Il y a une vie après la politique, en particulier quand on commence jeune. Après avoir passé 16 ans au Conseil national (2007-2023), la socialiste vaudoise de 50 ans, Ada Marra, a dévoilé dans le magazine «Femina» le début de sa nouvelle activité professionnelle: accompagnante spirituelle à l’hôpital de Morges.

Dans un texte de sa plume, Ada Marra raconte comment elle vit cette transition et ce qui la relie avec son passé de politicienne. Le 1er novembre dernier, elle a enfilé sa blouse blanche de stagiaire aumônière en envoyant une photo à ses amis et anciens collègues avec ce message: «Ma nouvelle vie!».

«Prendre soin»

On n'est guère surpris qu'Ada Marra ait choisi de se mettre au service des autres d'une manière particulière: «Je crois qu’être auprès des gens dans des moments de fragilité de leur vie, témoigne-t-elle, que ce soit la maladie ou la mort, c’est aussi essayer qu’ils puissent passer ces épreuves, ces temps de vie, le mieux possible. Non plus dans une action politique de défense des services publics, qui me sont chevillés au corps, mais dans un lien direct, du toi à toi, de main à main. Le point commun entre ma première vie et ma deuxième, c’est le «prendre soin».

«Disruptif dans notre monde frénétique»

Ce nouveau métier est aussi un changement de rythme, un changement dans la perception de l'autre: «Il faut observer si la personne alitée est en détresse par rapport au sens, à sa transcendance, à son identité, à ses valeurs. Mais comme aime à le dire ma formatrice, l’accompagnant spirituel a du temps. Pour discuter, partager un moment. Et c’est cela qui est disruptif dans notre monde frénétique. Prendre le temps. Se mettre au rythme du malade.»

Avec le personnel

Ada Marra n'a pas perdu sa fibre syndicaliste pour autant quand elle observe le travail de l'Hôpital de Morges à l'heure de Noël, où tout le monde n'a pas forcément le temps: «Il faut les voir, ces membres du personnel soignant surchargé de travail, trouvant l’énergie entre un soin et un autre, un stress et un autre, d'essayer d’embellir de tout leur cœur leur service. Et le résultat est spectaculaire. Bon. Il y avait un concours cette année pour déterminer la meilleure déco, avec un prix à la clé. Peut-être que finalement, et à mon grand désarroi, la concurrence a vraiment du bon?»

Quand elle part d'un bon sentiment, les conséquences sont moindres. Et elle a fait sienne cette maxime que dans son nouveau métier, il faut: «ajouter de la vie aux jours, quand il n’est plus possible d’ajouter des jours à la vie…»

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