France: Après leur fusion ratée, TF1 et M6 mettent en route leur plan B

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FranceAprès leur fusion ratée, TF1 et M6 mettent en route leur plan B

Nouveau patron pour l’un, nouvel actionnaire pour l’autre: les deux groupes de télévision s’emploient à s’armer face aux plateformes de streaming.

Rodolphe Belmer. prendra la tête du groupe TF1 fin octobre.

Rodolphe Belmer. prendra la tête du groupe TF1 fin octobre.

AFP

Une semaine après l’abandon brutal de leur projet de mariage, les deux groupes de télévision TF1 et M6 tentent de mettre en œuvre un plan B face aux plateformes de streaming. Entre les anciens fiancés redevenus concurrents, TF1, propriété du géant de la construction Bouygues, est le premier à abattre ses cartes. Il a annoncé vendredi la nomination prochaine à sa tête de Rodolphe Belmer. L’homme de 53 ans a construit l’essentiel de sa carrière à la tête d’un autre poids lourd de l’audiovisuel français, Canal+.

C’est aussi une figure connue du monde de la tech et des télécoms, en tant qu’ex-dirigeant d’Eutelsat et d’Atos. «Il va gérer la mise en place d’un plan B, la réinvention de TF1 pour faire face aux plateformes», a indiqué une source proche du dossier. Libre après son départ du groupe informatique Atos durant l’été, Belmer est également administrateur du géant américain du streaming Netflix depuis 2018.

Un mastodonte qui ne verra jamais le jour

L’actuel PDG de TF1, Gilles Pélisson, lui cédera le 27 octobre, le poste de directeur général, puis la présidence du conseil d’administration, le 13 février 2023. Il deviendra alors «directeur général adjoint du groupe Bouygues en charge des médias et du développement», comme cela était prévu en cas de fusion réussie avec M6.

Cette opération, annoncée en mai 2021, devait permettre de réunir les première et troisième chaînes du paysage audiovisuel français pour créer un géant de la télévision. Elle a été subitement annulée en raison des réticences de l’Autorité française de la concurrence. L’institution subordonnait son feu vert à la cession des chaînes TF1 ou M6 à un autre acteur, pour éviter la création d’un mastodonte qui aurait, selon elle, faussé notamment le marché de la publicité.

Après 18 mois de travaux et d’importants frais dépensés en vain, les deux groupes ont donc dû se résoudre à revoir leurs projets. Ils comptaient initialement sur leurs «synergies» pour peser face à l’essor de Netflix, Amazon Prime ou Disney+.

M6 toujours à vendre

Du côté de M6, propriété de l’allemand Bertelsmann via le groupe RTL, le temps presse: l’autorisation d’émettre de la chaîne expire en mai 2023. Or, la loi française interdit tout changement de l’actionnaire principal pendant cinq ans après son renouvellement. RTL Group, qui organise dans l’urgence un «test de marché», a rapidement confirmé être toujours vendeur de sa participation de 48,3% dans le groupe.

Selon le quotidien économique «Financial Times», les candidats au rachat avaient jusqu’à vendredi pour envoyer leur offre. «Nous avons été inondés de marques d’intérêt», a indiqué jeudi un porte-parole du groupe, qui temporise toutefois en assurant que RTL «n’est pas pressé de vendre». Ces enchères sont susceptibles d’attirer de nombreuses offres. On parle notamment des milliardaires Vincent Bolloré, à la tête de Vivendi, Xavier Niel ou Daniel Kretinsky, ou des acteurs européens comme l’Italien Silvio Berlusconi via le groupe MediaForEurope.

(AFP)

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