Football: Un an après France-Suisse: ces moments qui ont changé l’histoire

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FootballUn an après France-Suisse: ces moments qui ont changé l’histoire

Ce n’aurait pu être que des actions anecdotiques, mais l’histoire en a fait des instants-clé. Un an plus tard, retour sur ces moments qui ont rendu unique le 28 juin 2021.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Euphorie totale à Bucarest. Il y a un an jour pour jour, la Suisse éliminait la France à l’Euro.

Euphorie totale à Bucarest. Il y a un an jour pour jour, la Suisse éliminait la France à l’Euro.

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C’est l’effet papillon. Qui aurait pu prédire qu’une passe manquée par Christian Fassnacht soit le prélude à un déversement d’une population ivre de bonheur dans les rues de la Suisse entière un lundi soir? Petites actions de football, extraordinaires moments de liesse populaire. Et dire que, ce mardi, on fête déjà le premier anniversaire de ce Suisse – France en 8es de finale de l’Euro.

Ce 28 juin 2021 a tout le potentiel pour être le marqueur d’une génération. «Tu te souviens où tu étais ce soir-là?» Oui, évidemment. Personne n’oubliera. On pourra toujours perdre de vue les deux buts de Haris Seferovic ou les exploits de Karim Benzema, il sera difficile de ne pas se refaire de tête l’enchaînement crochet-frappe de Mario Gavranovic. Difficile non plus de ne pas avoir les commentaires du duo David Lemos-Steve von Bergen revenir accompagner cette succession d’images qui ont déjà un an.

Raconter leur genèse aujourd’hui, c’est revenir comme un flash sur ce qui a suivi. Un instant, et l’action se déroule. Le moment se reconstitue. Les fragments d’euphorie se recomposent. Un an déjà que la Suisse a chaviré après un ultime arrêt de Yann Sommer sur le penalty de Kylian Mbappé. Le bonheur ne se joue parfois pas à grand-chose.


La frappe contrée de Seferovic

On joue la 15e minute. La Suisse est bien entrée dans son match, avec une certaine maîtrise du ballon. Elle est capable de progresser. Xhaka trouve alors Embolo à l’intérieur, lequel dévie sur Haris Seferovic. À 20 mètres, ce dernier veut une première fois mettre en alerte Lloris. Sauf que sa tentative du droit – son mauvais pied – est un peu vouée à l’échec, d’autant que Lenglet le contre immédiatement.

Par chance, la balle file jusqu’à Zuber à gauche. Et celui-ci peut centrer pour Seferovic… qui prend le dessus sur Lenglet. Son jeu de tête, il faut le dire, est plus fiable que son pied droit.

La célébration de Pogba

A posteriori, ils sont plusieurs à mentionner ce moment-clé. Oui, en inscrivant une superbe frappe des vingt mètres, Paul Pogba avait semblé entériner la victoire française. Mais sa célébration s’est avérée quelque peu malheureuse. Une petite sarabande, qui avait réveillé l’orgueil des Suisses.

Dans Le Matin Dimanche, Admir Mehmedi est revenu sur cet instant: «A 3-1, les Français pensaient que le match était terminé. Nous avions vu la célébration de Paul Pogba, lorsqu’il a inscrit le troisième but. Il fallait les sanctionner, ensemble.» Prélude d’une révolte?

La passe manquée de Fassnacht

Réveillée, l’équipe nationale va alors tenter le tout pour le tout. Et attaquer à outrance. Christian Fassnacht est assurément l’un de ceux à montrer l’exemple. Avec ce qui fait ses caractéristiques: sa prise de risque, mais aussi son abnégation.

Juste avant le 3-2, il essaye ainsi de jouer un ballon plein axe, vers Seferovic, alors que Mbabu est seul sur l’aile droite. Sauf que Kimpembe le renvoie vers Coman. Mais Fassnacht va se battre et récupérer la balle, pour cette fois la transmettre au latéral droit genevois. Celui-ci effectue un centre parfait, déposé sur la tête de Haris Seferovic. Tous les espoirs sont alors permis.

La récupération de Fassnacht

Christian Fassnacht, acte II. Cette fois, c’est au milieu du terrain que l’ailier de Young Boys s’affaire. Et son agressivité lui permet de récupérer un ballon plein axe sur Pogba. Xhaka peut alors s’emparer du ballon et progresser gentiment avec.

Faut-il vraiment raconter la suite? Pour la forme, peut-être. L’ouverture vers Mario Gavranovic, le crochet sur Kimpembe, la frappe. Et la bascule vers l’irrationnel.

Le tir au but de Mehmedi

C’est encore Admir Mehmedi qui raconte le mieux ce moment. «Il y avait la pression de toute la nation. Un tir au but manqué, et nous étions éliminés. Et cela aurait été de ma faute. Tout le monde avait marqué avant moi. Alors, le moment où il a fallu quitter le rond central pour marcher jusqu’au point de penalty pour prendre le ballon m’a semblé durer trois heures, voire un jour entier.»

Le désormais ex-international (Suisse – France était son dernier match sous le maillot national) avait choisi de prendre ce dernier tir au but. Avant lui, Gavranovic, Akanji, Schär et Vargas avaient marqué pour la Suisse. Côté français, personne ne s’était manqué non plus. Pour se donner une chance de se qualifier au plus vite, Mehmedi devait donc marquer, et reverser l’entier de la pression sur Kylian Mbappé. Mission accomplie.

Le leurre de Sommer

Mehmedi ayant trouvé la faille, la Suisse entière pouvait être soulagée quelques secondes. Et remettre son destin entre les mains de Yann Sommer. Y a-t-il une stratégie lorsqu’on doit repousser un cinquième penalty, qui plus est tiré par Mbappé?

Il faut croire que oui. Le portier suisse avait en tout cas joué la carte de la duperie. Juste avant que le Français ne frappe, il indique, de son bras gauche, son côté gauche. Mbappé l’a-t-il vu? Sûrement. Cela l’a-t-il perturbé? Possible. En tout cas, il choisit de frapper à la droite de Sommer. Exactement là où ce dernier avait décidé de plonger. Le reste appartient à l’histoire. Et est propre aux souvenirs de chacun.


Le résumé de Suisse-France

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