France - Nouveau samedi de mobilisation contre le pass sanitaire

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FranceNouveau samedi de mobilisation contre le pass sanitaire

Pour ce sixième week-end de mobilisation consécutif, des défilés ont de nouveau eu lieu dans tout l’Hexagone, sans débordements.

À Marseille, la foule s’est rendue devant l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses dirigé par Didier Raoult afin de lui exprimer son soutien.

À Marseille, la foule s’est rendue devant l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses dirigé par Didier Raoult afin de lui exprimer son soutien.

AFP

À l’approche de la rentrée, les opposants au pass sanitaire et à toute obligation vaccinale contre le Covid ont manifesté dans le calme samedi en France, beaucoup rejetant farouchement la vaccination des enfants et adolescents. Un total de 175’503 personnes dont 14’700 à Paris ont manifesté pour le sixième week-end consécutif, soit une mobilisation globalement en baisse, selon le ministère de l’Intérieur. À 19h00, le ministère avait recensé 220 manifestations sur l’ensemble du territoire. Hors Paris, les deux manifestations les plus importantes ont eu lieu à Montpellier avec 9500 personnes et Toulon, avec 6000.

Vingt personnes, dont deux à Paris placées en garde à vue, ont été interpellées lors de ces rassemblements et un membre des forces de l’ordre a été blessé, a précisé Beauvau. Le week-end dernier, près de 215’000 manifestants avaient été recensés par le ministère de l’Intérieur, dont 13’900 à Paris. Le collectif militant Le Nombre Jaune, qui publie un décompte ville par ville, a de son côté recensé 357’100 manifestants «minimum» en France, contre 388’843 manifestants la semaine passée.

«Vaccinez-vous si vous voulez, mais on est contre un pass à l’hôpital ou pour aller faire ses courses, on demande l’abrogation de la loi», a clamé à Pau (77’000 habitants) une des figures emblématiques du mouvement des «gilets jaunes», Jérôme Rodrigues, face à 2700 manifestants selon la police.

Le pass sanitaire a été étendu depuis lundi à plus de 120 grands centres commerciaux et magasins de région parisienne et de la moitié sud de la France. Il peut s’agir d’une preuve de vaccination complète, d’un test antigénique de moins de 72 heures ou d’une preuve de maladie dans les six derniers mois.

À Lille, le cortège – de 3200 personnes selon la préfecture – avançait derrière la pancarte «Dégageons Macron avec son pass et ses réformes à la con». Apparaissaient quelques pompiers ainsi que des soignants – soumis à la vaccination obligatoire – telle une femme en blouse blanche, brandissant la pancarte «hier héros, aujourd’hui salauds? Je vais être virée!»

Vaccination pour les enfants de moins de 12 ans

Parmi les manifestants, bon nombre de parents et grands-parents s’inquiétaient de l’éventuelle extension de la vaccination aux enfants de moins de 12 ans. Cette mesure n’est «pas d’actualité» en France, avait assuré jeudi le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. Les 12-17 ans peuvent se faire vacciner depuis la mi-juin et 55% d’entre eux ont déjà reçu une dose. Des manifestants scandaient ainsi «ne touchez pas à nos enfants» en tête du cortège à Bordeaux. Tandis qu’à Lille, José Mata, professeur de 57 ans et grand-père, n’était pas convaincu par les discours officiels ni scientifiques et s’interrogeait: «avec ce nouveau vaccin, même si le risque est peu élevé il y a un risque quand même. On ne donne pas n’importe quel médicament aux enfants, alors pourquoi un nouveau vaccin?».

Selon les autorités, ils étaient 4100 à manifester à Strasbourg, 3400 à Bordeaux et à Toulouse, 3000 à Bayonne, 2500 à Nice, 2300 à Nantes ou encore 2000 à Caen. Les préfectures ont constaté un reflux à Toulon (avec 6000 participants) mais une augmentation à Montpellier (9500).

Défilé parisien

Les manifestants parisiens se divisaient en quatre rassemblements, dont deux à l’initiative de collectifs de «gilets jaunes» et un à l’appel de Florian Philippot, ex-numéro 2 du Front national, chef de file des «Patriotes». Monique Bourhis, 75 ans et «pas vaccinée», était venue en train de l’Eure manifester à Paris comme «tous les samedis»: «Je n’ai pas à montrer un document pour aller au café. Je ne suis pas contre le vaccin mais j’attends le vaccin français. Là, on saura ce qu’il y a dedans», a dit à l’AFP cette retraitée sensible au discours de Florian Philippot, défiante envers les vaccins à ARN messager qu’elle assimile à «du poison».

Vendredi soir, près de 2100 malades du virus étaient toujours hospitalisés en soins critiques en France, les situations étant très contrastées d’une région à l’autre. Le CHU de Guadeloupe bat le rappel de tout son personnel et selon un communiqué du préfet de région, «60 décès supplémentaires sont à déplorer» depuis lundi. En Polynésie française, les écoles, collèges et lycées vont fermer dès lundi, car «la propagation du virus Delta au sein des établissements scolaires nécessite une réaction forte», selon le président de l’archipel Edouard Fritch.

Vendredi, le Premier ministre en déplacement au Centre hospitalier d’Etampes (Essonne) y avait souligné qu’aucun des cinq malades admis en réanimation n’était vacciné, y voyant «la preuve par l’exemple». «C’est toujours le même profil: des malades plus jeunes et non vaccinés», avait insisté Jean Castex.

«Touche pas à Raoult»

À Marseille, la foule de plusieurs milliers de manifestants s’est rendue devant l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses dirigé par Didier Raoult – promoteur d’un traitement très controversé des malades du Covid-19. Chantant La Marseillaise, ils lui exprimaient leur soutien, après les déclarations du directeur-général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille qui ne souhaite pas reconduire l’infectiologue de 69 ans à la tête de l’IHU Méditerranée Infection.

«Ils veulent honteusement l’évincer!» a également lancé à Paris Florian Philippot, des affichettes «touche pas à Raoult» étant apparues parmi les drapeaux français.

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