FootballLes enjeux du mois de juin de l’équipe de Suisse
Après une longue saison, pas simple de motiver les troupes pour des matches contre Andorre et la Roumanie. Sauf qu’il n’y a pas que la victoire qui compte pour la sélection de Murat Yakin.
- par
- Valentin Schnorhk Tenero (TI)
Soupir. Après une saison à 50 matches ou plus, il faut pour certains se faire violence pour se rendre au Tessin, avant Andorre et Lucerne, pour affronter la Roumanie. C’est le devoir national qui les appelle, alors personne n’y rechigne. C’est le mois de juin, et tout le monde est bien conscient que ce sont surtout les têtes qui doivent travailler dans le bon sens.
«Nous savons qu’il ne reste qu’une semaine durant laquelle il faudra garder notre concentration avec ces deux matches à jouer, consent Yann Sommer. Qu’importe la qualité des adversaires, il faut les considérer de la même manière que d’autres.» Alors il s’agira d’analyser avec la même exigence ces rencontres, pour lesquelles on est en droit d’avoir certaines attentes. Voici les trois enjeux de ce mois de juin pour l’équipe de Suisse.
Deux victoires, avec la manière
Fabian Schär est de ceux qui ont été mis à l’épreuve cette saison. Presque tout le temps titulaire avec Newcastle, il a même terminé le championnat en étant blessé au petit orteil gauche. Le sens des priorités est donc bien établi pour le défenseur saint-gallois. «L’objectif est simplement de gagner ces deux matches, surtout après une telle saison. Ce n’est pas facile après une année aussi longue, alors on se contentera de s’imposer et de continuer notre chemin dans cette poule de qualification.»
C’est le ressenti du joueur. L’ambition du directeur des équipes nationales diffère un poil: «De mon point de vue, il est important que nous confirmions nos prestations de mars (ndlr: victoires 5-0 contre la Biélorussie et 3-0 contre Israël). Je veux qu’on revoie l’attitude montrée lors des deux premiers matches, elle nous avait donné de la confiance. Il ne faut pas sous-estimer nos adversaires.» Pour Andorre, ça devrait aller. Pour la Roumanie, il vaut mieux ne rien négliger.
Le meilleur moyen, c’est que la Suisse y mette la manière. Qu’elle confirme par le jeu les bons moments entrevus en mars. Qu’elle maîtrise chacune des deux rencontres, surtout en restant très sûre défensivement, elle qui a peu concédé à ses adversaires lors des deux affiches précédentes. Le groupe de qualification de la Suisse est simple (le Kosovo s’ajoute aux quatre formations déjà mentionnées), et il doit le rester.
Huiler le système et l’animation
La Suisse sera aussi jugée sur un autre aspect lors de la semaine à venir: la qualité de ses prestations, notamment son jeu offensif. Comme en mars, on peut supposer que Murat Yakin utilisera de nouveau le 4-3-3 qui lui permet notamment de mettre Granit Xhaka dans des conditions similaires à celles qu’il a connues cette saison à Arsenal.
Tant contre la Biélorussie que contre Israël, l’animation sur les côtés avait plutôt bien fonctionné, surtout à gauche. La Suisse doit faire en sorte de retrouver la même fluidité, mais également de l’huiler des deux côtés. Avec des appels complémentaires, des combinaisons et des permutations.
C’est ainsi que la Suisse peut trouver des espaces face à des sélections qu’on peut imaginer très attentistes et qui feront principalement en sorte de bloquer l’axe du terrain. Le rythme que sera à même d’imposer l’équipe nationale sera donc déterminant.
Donner encore plus de place à Amdouni
Le contexte fait que la sélection choisie par Murat Yakin pour ces deux matches n’est pas très surprenante. Certes, Ulisses Garcia et Jordan Lotomba ont été rappelés pour compléter les postes de latéraux. Uran Bislimi a aussi eu droit à sa convocation surprise. Mais presque aucun jeune n’a été appelé, excepté Zeki Amdouni: «Le message envoyé était que, si un joueur M21 était titulaire ou parmi les premiers remplaçants en équipe A, celle-ci devait avoir la priorité», explique Pierluigi Tami.
Ainsi, Amdouni est le seul concerné. Il rejoindra les M21 après le match contre la Roumanie, pour préparer l’Euro (la Suisse entre en lice le 22 juin contre la Norvège). Fabian Rieder, qui avait montré de bonnes choses contre Israël en mars, et Ardon Jashari ont en revanche été laissés à la disposition des M21. Vu la densité de joueurs confirmés au milieu de terrain, ça n’aurait pas fait sens de les retenir cette fois-ci.
Le cas Amdouni est donc bien différent. Avec les quelques blessures en attaque (Embolo, Okafor, Itten), il est celui qui a un vrai coup à jouer lors de ces deux prochains matches. L’occasion pour lui de se montrer presque indispensable après son exceptionnelle deuxième partie de saison avec Bâle (20 buts marqués en 2023).
Lui qui avait déjà inscrit ses deux premiers buts en équipe nationale en mars peut faire grimper ce compteur cette semaine. Et s’imposer de plus en plus comme un élément avec lequel la Suisse doit désormais compter. Même quand les blessés seront de retour.