France voisine – Un chasseur écope de 6 mois ferme pour avoir tiré sur un promeneur

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France voisineUn chasseur écope de 6 mois ferme pour avoir tiré sur un promeneur

Lors d’une battue au sanglier, l’accusé avait grièvement blessé un homme de 29 ans qui se baladait sur un chemin avec sa mère et son chien à Vallières-sur-Fier, à l’ouest d’Annecy.

Le tribunal d’Annecy a considéré que le chasseur a «violé des règles essentielles» censées encadrer la chasse en ouvrant le feu en direction d’habitations et d’une voie passante.

Le tribunal d’Annecy a considéré que le chasseur a «violé des règles essentielles» censées encadrer la chasse en ouvrant le feu en direction d’habitations et d’une voie passante.

AFP

Un chasseur a été condamné, vendredi à Annecy, à six mois de prison ferme, peine aménagée en port de bracelet électronique, pour avoir grièvement blessé un promeneur en octobre.

Cette décision du tribunal correctionnel intervient alors qu’un accident de chasse mortel, samedi dernier dans le Cantal, a relancé le débat sur cette pratique, en pleine campagne présidentielle.

Âgé de 56 ans, ce chasseur expérimenté avait tenté d’abattre un sanglier lors d’une battue, dans un champ de la commune de Vallières-sur-Fier (Haute-Savoie), le 28 octobre 2021.

La victime, un homme de 29 ans, marchait en compagnie de sa mère et de son chien sur un chemin, à environ 200 mètres. Il avait été atteint au thorax et héliporté en urgence absolue vers l’hôpital d’Annecy, d’où il était ressorti avec 45 jours d’incapacité totale de travail. «Je ne sais pas par quel miracle je suis encore là», a-t-il témoigné lors de l’audience vendredi, encore traumatisé.

Pris par «l’adrénaline» de la traque du sanglier blessé

Pour la présidente du tribunal, Valentine de Montgolfier, le prévenu a «violé des règles essentielles» censées encadrer la chasse en ouvrant le feu en direction d’habitations et d’une voie passante. «J’ai tiré et j’ai pas vu la personne en face», a dit le chasseur à la barre, reconnaissant son «erreur» et demandant pardon à la victime.

Agriculteur de profession, se défendant d’être «un enragé de la chasse», il a néanmoins admis avoir été pris par «l’adrénaline» de la traque du sanglier blessé. «Chasser, c’est savoir ne pas tirer», lui a répliqué Marie Kerbart, substitut du procureur, pointant dans cette affaire «le comportement d’un homme», sans faire le procès de la chasse.

«Cette battue a donné lieu à des agissements (…) pas tout à fait orthodoxes», a déclaré de son côté l’avocat de la Fédération des chasseurs de la Haute-Savoie, partie civile, Charles Lagier. Et de regretter que cet accident «jette le discrédit sur la chasse».

Unanimement, pour les avocats de la défense comme de la victime, Me Émeline Dubois-Croset et Me Frédéric Fauvergue, la formation à la sécurité obligatoire dispensée aujourd’hui aux chasseurs a montré dans cette affaire ses limites.

Condamné à un an de prison dont six mois ferme, le prévenu effectuera sa peine en portant un bracelet électronique. Durant cinq ans, il aura l’interdiction de détenir une arme et sera privé de permis de chasse.

Mardi, une adolescente de 17 ans, auteure présumée d’un tir ayant coûté la vie à une randonneuse dans le Cantal, a été mise en examen pour homicide involontaire. Les obsèques de la victime, qui avait 25 ans, auront lieu samedi à Flagnac (sud de la France).

(AFP)

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