Prix de l’essenceAh ces Suisses qui vont encore faire le plein en France!
La polémique de la semaine dernière entre le sénateur Loïc Hervé et le conseiller d’État Mauro Poggia a rebondi mardi sur les chaînes nationales France 2 et TF1. Mauro Poggia sur la défensive.
- par
- Eric Felley
La polémique sur l’achat d’essence en France par les frontaliers helvétiques a rebondi mardi au soir au JT de 20 heures sur les chaînes nationales TF1 et France 2. En préambule, sur cette dernière, il est constaté que le prix de l’essence en France est actuellement de 1,73 euro, contre environ 2.20 euros ou francs côté suisse. Cette différence s’explique en partie grâce à la ristourne de 18 centimes par litre octroyée par l’État français.
«Les Suisses en ont déjà assez»
Un reportage dans les stations essence proches de Genève fait voir la multiplication des plaques genevoises qui profite de cet «effet d’aubaine». Un automobiliste haut-savoyard estime que ce tourisme de l’essence sur le dos de l’État français «peut-être dommageable». Tandis qu’un frontalier helvétique s’amuse de la situation: «On viendra en chercher avec des brouettes pour en avoir plus». Sur TF1, on retrouve des arguments similaires, dont celui d’un jeune motard, qui estime que «les Suisses ont déjà assez d’argent».
Situation paradoxale
Finalement, c’est le sénateur de Haute-Savoie, Loïc Hervé, qui intervient. Depuis deux semaines il répète inlassablement que les Suisses, sous-entendu riches, n’ont pas à profiter de l’effort social français. Globalement il dénonce surtout le fait que cette aide à l’essence devrait être ciblée pour ceux qui en ont vraiment besoin. Le journaliste lui fait tout de même remarquer que plus les Suisses font le plein en France, plus ils remplissent également les caisses de l’État français.
La réponse Mauro Poggia
France 2 a sollicité le conseiller d’État genevois Mauro Poggia pour donner le point de vue helvétique: «L’effet d’aubaine, a-t-il répondu, c’est aussi les travailleurs français qui viennent travailler en Suisse et qui gagnent entre le double et le triple du salaire qu’ils reçoivent de l’autre côté de la frontière. C’est un juste retour d’ascenseur et cela ne va pas durer longtemps. Les Français reviendront faire le plein en Suisse comme d’habitude…»
Cela ne va pas durer longtemps, mais ces deux prochains vont être encore plus intenses au niveau du trafic. La ristourne de 18 centimes va passer à 30 centimes pour les mois de septembre et octobre. Du côté suisse, rien de tel n’est prévu. Comme l’a déclaré la semaine dernière le sénateur français: «Dans les semaines à venir, je plains les pompistes suisses!» En novembre cependant, la ristourne va redescendre à 10 centimes.