Crash du Rio-ParisAirbus et Air France seront jugés pour «homicides involontaires»
Mercredi, la justice française a jugé irrecevables les recours d’Airbus et d’Air France dans le cadre du crash du Rio-Paris, survenu en 2009.
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Le vol AF447 reliant Rio de Janeiro (Brésil) à Paris s’était abîmé au milieu de l’Atlantique le 1er juin 2009.
ReutersLa compagnie aérienne Air France et l’avionneur européen Airbus seront bien jugés pour «homicides involontaires» après le crash du vol Rio-Paris en 2009 qui avait fait 228 morts: la justice française a jugé irrecevables leurs pourvois dans une décision rendue mercredi, et consultée jeudi par l’AFP.
Cette décision «vient clore 12 années de procédures peuplées d’espoirs, d’incertitudes, d’humiliations mais jamais de résignation», a réagi Danièle Lamy, présidente de l’association Entraide et Solidarité AF447 (le numéro de ce vol Rio-Paris), dans un communiqué transmis à l’AFP.
Le constructeur et la compagnie aérienne avaient formé un pourvoi en cassation après l’annonce le 12 mai de leur renvoi devant un Tribunal correctionnel français pour cet accident.
«Toute la lumière pourra enfin être faite»
La non-admission de ces recours était attendue: les arrêts de renvoi en correctionnelle de la Chambre de l’instruction ne peuvent être attaqués devant la Cour de cassation, sauf à de très rares exceptions. «Toute la lumière pourra enfin être faite sur (cette) tragédie, l’histoire d’un crash annoncé depuis 2008», a ajouté Danièle Lamy, qui attend «un procès équitable qui n’oubliera aucune des contingences coupables».
Le vol AF447 reliant Rio de Janeiro (Brésil) à Paris s’était abîmé au milieu de l’Atlantique le 1er juin 2009. Les pilotes, désorientés par une défaillance des sondes anémométriques en pleine zone météorologique instable du Pot-au-noir, n’avaient pu rattraper le décrochage de l’A330, entraînant la mort des 216 passagers et 12 membres d’équipage. L’épave et les boîtes noires avaient été retrouvées deux ans plus tard, à près de 4000 mètres de fond.
«Manquement fautif»
Après dix ans de procédure, les juges d’instruction français avaient prononcé un non-lieu en 2019, en avançant que les investigations n’avaient pas permis d’établir «un manquement fautif d’Airbus ou d’Air France en lien (…) avec les fautes de pilotage (…) à l’origine de l’accident».
La Cour d’appel a, au contraire, considéré que la compagnie aérienne «s’est abstenue de mettre en œuvre une formation adaptée (…) et l’information des équipages qui s’imposait» face à la défaillance technique rencontrée, «ce qui a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait», a indiqué une source proche du dossier.
Et Airbus «a sous-estimé la gravité des défaillances des sondes anémométriques (…) en ne prenant pas toutes les dispositions nécessaires pour informer d’urgence les équipages (…) et contribuer à les former efficacement», a considéré la cour, d’après cette source.