Maestro, à peine sorti en salles et déjà sur Netflix: normal?

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CinémaMaestro, à peine sorti en salles et déjà sur Netflix: normal?

Le film qui met Leonard Bernstein en son cœur est visible depuis ce mercredi sur la chaîne de streaming.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet
Bradley Cooper est Leonard Bernstein et Carey Mulligan interprète la femme de sa vie, Felicia Montealegre.

Bradley Cooper est Leonard Bernstein et Carey Mulligan interprète la femme de sa vie, Felicia Montealegre.

Jason McDonald/Netflix

Pour certains, cela peut paraître une incongruité. «Maestro», le deuxième long métrage réalisé et interprété par le comédien Bradley Cooper (le premier étant  «A Star is Born») est sorti dans les salles suisses, suisses romandes comprises, en début de mois de décembre. Le 20 de ce même mois, le film a été introduit dans le catalogue Netflix.

Pourquoi la chaîne de streaming a-t-elle choisi de brûler ainsi la politesse à l'exploitation en salles? Si le film était sorti en France, Netflix n'aurait pas pu. Le service aurait dû se plier à «la chronologie des médias», une loi qui contraint les diffuseurs de films, les chaînes de streaming en particulier, à respecter un délai important avant de pouvoir mettre un film qui a été exploité en salles à son catalogue. Ce délai a été certes allégé dernièrement, mais il reste conséquent.           

La tranche de vie amoureuse — hétéro et homosexuelle — du compositeur et chef d'orchestre Leonard Bernstein n'est cependant sorti en salles qu'aux États-Unis. Sur le vieux continent, seuls les exploitants suisses ont pu choisir de le sortir au cinéma. Puis, en l'absence de chronologie des médias en Suisse, Netflix, coproducteur du film, a pu donc décider d'intégrer «Maestro» comme bon lui semble à son catalogue. 

Il faut dire aussi que la chaîne américaine, qui ne subit aucune contrainte si un film est exploité dans une salle helvétique, a aussi tendance à permettre plus facilement la sortie de ses fictions maison au cinéma.

«Netflix — depuis «Roma» — a pris l'habitude de proposer ses productions majeures en salle dans les pays qui l'autorisent. Ça permet aux cinéphiles d'apprécier le film sur grand écran, ça leur permet de concourir aux Oscar au passage, ça donne de la notoriété au film et un bon coup de pub», explique le programmateur Cédric Bourquard. 

Voilà pourquoi l'arrivée de «Maestro» en salles, puis son intégration quelques semaines plus tard dans le catalogue Netflix, n'est donc pas du jamais vu. Ce n'est certes pas très fréquent, les cas se comptent sur les doigts d'une main, mais «Roma» un film Netflix, et «Encanto», un film Disney, ont eux aussi trouvé leur chemin dans les salles suisses avant une intégration rapide dans le catalogue de chaînes de streaming.       

«Au final, c'est le public qui choisit entre le petit écran et l'émotion partagée d'un film sur grand écran», conclut Cédric Bourquard.

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