LausanneLa cathédrale a son nouveau guet
Alexandre Schmid, spécialiste de l'histoire, remplace celui qui annonçait les heures la nuit depuis 21 ans.
![Alexandre Schmid au sommet de la cathédrale et ses 153 marches du beffroi. Alexandre Schmid au sommet de la cathédrale et ses 153 marches du beffroi.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/12/19/ad17f919-cded-4162-976f-dfbcbf4926b2.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1620%2C1080&s=e7d705d319d798db513c3dd47d1f2c12)
Alexandre Schmid au sommet de la cathédrale et ses 153 marches du beffroi.
Mathilde Imesch/Ville de LausanneDès le 1ᵉʳ janvier 2024, Alexandre Schmid sera le nouveau guet titulaire de la Cathédrale de Lausanne. On pourra donc l’entendre annoncer les heures de 22h à 2h du matin, 365 jours par an, épaulé par une équipe d’une guette et de cinq guets remplaçants.
Titulaire d’un Bachelor de l’Université de Lausanne en histoire et géographie, Alexandre Schmid est un fin connaisseur de la ville. Passionné d’histoire médiévale, il a également développé à travers son parcours professionnel un goût pour la préservation du terroir, une capacité à transmettre des savoirs et un fort sens de l’accueil.
Il succède à Renato Häusler, guet titulaire depuis 2002, qui prendra sa retraite à la fin de l’année.
Connu de tous les noctambules de la Cité pour ses annonces nocturnes, le guet de la Cathédrale constitue une institution lausannoise par excellence. Bien que son rôle de prévention des incendies ait disparu, il n’en reste pas moins indispensable au charme typique de la vieille ville, et se voit soutenu par une population lausannoise qui y est très attachée.
Une tradition qui remonte à 1405
La première mention attestant la présence d’un guet à la Cathédrale de Lausanne remonte au 4 novembre 1405. La ville venait alors de subir un violent incendie et pour éviter que cela ne se répète, l’évêque Guillaume de Menthonnay, avec l’aide des délégués des quartiers, édicta de nouvelles ordonnances pour prévenir les incendies. Elles confirment un système déjà éprouvé, qui met en relation au moins deux guets de clocher (situés à la Cathédrale et à l’église SaintFrançois) et plusieurs guets de terre, qui parcouraient les quartiers à pied pour surveiller les départs d’incendie, sonnant et criant les heures par ailleurs.
Les progrès techniques du XXe siècle auront beau le dépouiller de ses fonctions premières (le service du feu n’a plus besoin de son aide, et les sonneries de cloches sont automatisées), il demeure indétrônable. Les sirènes d’alarme incendie de la ville, installées dès 1907, n’empêcheront par exemple pas le guet de continuer à assumer cette fonction jusqu’à l’après Deuxième Guerre mondiale.
Et en 1960, lorsqu’il est question de supprimer ou d’altérer cette fonction, les lettres de lecteurs déferlent dans la presse régionale durant plus d’un mois, soulignant l’attachement de la population lausannoise à leur veilleur symbolique. Depuis, le guet crie les heures de 22h à 2h du matin, 365 jours par an, après avoir gravi les 153 marches du beffroi.