Jura bernoisUne Romande maire de Bienne? Une hypothèse réaliste
Une candidature déclarée et une autre à venir sont romandes et féminines.
- par
- Vincent Donzé
Après le maire Erich Fehr qui ne se représente pas, la ville de Bienne sera-t-elle dirigée par une femme romande? L'hypothèse est réaliste avec la désignation par son parti de l’actuelle conseillère municipale socialiste Glenda Gonzalez Bassi pour des élections qui se dérouleront l'an prochain.
Actuellement à la tête de la Direction de la formation, de la culture et du sport, Glenda Gonzalez Bassi incarne aussi l'intégration: d'origine chilienne, elle a grandi au sein d'une famille qui a fui le régime du dictateur Augusto Pinochet.
Face à Glenda Gonzalez Bassi, l'électorat trouvera peut-être une autre conseillère municipale romande, la libérale-radicale Natasha Pittet, directrice de l'action sociale et de la sécurité, organisatrice du forum «Migration et intégration» consacré aux questions linguistiques.
La mairie biennoise n'a jamais été occupée par une femme et une seule fois par un Romand, de 1948 à 1960, avec le radical Edouard Baumgartner. À quoi servirait une Romande? Question posée à Virginie Borel, directrice à Bienne du Forum du bilinguisme:
Ce qui importe, c'est d'avoir une candidature issue de la diversité avec, dans cette catégorie, le critère linguistique. Le temps et venu pour une femme, mais aussi pour une francophone, une communauté qui va en augmentant jusqu'à représenter 43% de la population. Avec des candidates compétentes, les étoiles sont alignées et le chemin bien dégagé.
Pour quel effet?
Symboliquement, ce serait un joli clin d'oeil et ce ne serait pas volé!
Le maire sortant Erich Fehr parle très bien français, non?
Absolument et dans ce métissage à la biennoise, Erich Fehr comme avant lui Hans Stöckli et Hermann Fehr ont pris la défense de la communauté francophone. Mais derrière une langue, il y a une identité linguistique, et celle d'Erich Fehr est alémanique…
Quelle est l'identité de Glenda Gonzalez Bassi?
Elle est d'origine hispanique, mais sa langue de cœur est le français. Avec elle, l'image véhiculée n'est pas biaisée, avec une identité clairement francophone.
Et?
Avec un maire romand, le symbole serait fort, dans une ville frondeuse et audacieuse qui s'est distinguée en 2012 avec trois homosexuels sur cinq élus au Conseil municipal.
Quel est l'intérêt en interne?
Pour les changements dans la ville, le parti l'emporte sur la langue. Le message véhiculé pendant les élections sera qu'avec un parcours de migrante, Bienne est la ville des possibles où tout peut réussir.