ValaisLe tireur de Sion a aussi écrit au matin.ch
L'homme arrêté après le meurtre de deux personnes le 11 décembre nous a fait parvenir une vidéo, qui a disparu.
![Michel Pralong](https://media.lematin.ch/4/image/2024/01/11/ee8c66ba-d9f8-4545-a733-0ee9fe5534f2.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C19%2C1104%2C621&fp-x=0.5027173913043478&fp-y=0.41488020176544765&crop=focalpoint&s=4a5cf81557e60798f8117d477cb937c7)
![Le message du tireur de Sion Le message du tireur de Sion](https://media.lematin.ch/4/image/2023/12/18/643d1a11-526a-4e44-b9a2-37cbf0f9c24b.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1367%2C940&s=2e7470e82978933269e1527779cd1ade)
Le message du tireur de Sion
lematin.chLe 11 décembre dans l'après-midi, Sébastien R., 36 ans, était arrêté par la police valaisanne à St-Léonard. Il était recherché pour le meurtre dans la matinée d'une femme de 34 ans et de son ancien employeur de 42 ans.
Deux jours plus tard, le 13 décembre, «Le Nouvelliste» annonçait que le tireur lui avait envoyé une lettre, avec une clé USB. Celle-ci contenait une vidéo de 1h20 dans laquelle ce Valaisan expliquait pourquoi il allait commettre ces crimes. Le même jour, la RTS expliquait avoir reçu semblable courrier. Sauf que l'enveloppe était déchirée et la clé avait disparu. «Aucun acte volontaire ne peut être décelé. Le papier semble seulement s'être rompu durant le voyage par La Poste», expliquait la journaliste.
Il a cité lematin.ch aux policiers
Dès le mardi 12 décembre, lematin.ch était au courant de tels envois, car la police cantonale valaisanne nous avait appelés. Lors de son interrogatoire, Sébastien R. avait expliqué avoir envoyé des courriers à différents médias et avait expressément cité lematin.ch. Mais après avoir fouillé en vain toutes les boîtes courrier des différents titres de TX Group basé à Lausanne, aucune lettre n'a été trouvée.
Jusqu'au vendredi 15 décembre. TX Group a une gestion de son courrier particulière. Tous les envois arrivent dans une boîte postale et sont récupérés par l'entreprise SPS, ancienne filiale de la Poste que celle-ci a vendu à AS Equity Partners, basée à Freienbach (SZ) et à Londres, en 2021. SPS fait un premier tri et, pour certaines lettres, demande aux rédactions si elles veulent les recevoir en physique ou si un scan suffit.
Ce système indirect a fait que la lettre n'a pas été découverte avant le vendredi. Autre surprise: comme pour l'enveloppe de la RTS, la nôtre était déchirée au-dessus du timbre, ce qui ne correspond pas à l'ouverture faite par des machines de SPS. Et aucune clé USB à l'intérieur.
![L'enveloppe reçue par lematin.ch, déchirée au-dessus du timbre. L'enveloppe reçue par lematin.ch, déchirée au-dessus du timbre.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/12/18/796f2927-a22c-44e4-990b-fa186399c1a8.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1373%2C936&s=c155b8c805153e32b9258c447c9621e1)
L'enveloppe reçue par lematin.ch, déchirée au-dessus du timbre.
lematin.chUn responsable de l'entreprise nous a certifié qu'aucune clé n'était présente dans l'enveloppe à réception, sinon cela aurait justifié de ne pas l'ouvrir. Si une clé a bien été placée par le tireur, elle s'est donc volatilisée entre la boîte dans laquelle la lettre a été mise et le centre de tri de la Poste à Éclépens, où la lettre de la RTS est également passée. Il se peut que des machines de tri soient responsables de ces disparitions, avec la clé, la lettre étant trop volumineuse pour passer dessous. Nous avons interrogé la Poste à ce sujet, mais la procédure étant ouverte dans cette affaire, elle n'a pas le droit de communiquer.
«Avoir ma vérité»
Le contenu de la lettre est le même pour les trois médias qui l'ont reçue. L'homme explique ne pas cautionner ce qu'il va faire, surtout en «ces temps festifs», mais «ça peut aider à comprendre et avoir ma vérité avec des preuves et pas qu'une justice injuste qui me salira».
Le cachet de la Poste, à Éclépens, date du 11 décembre, jour des meurtres. Le tireur a posté ces lettres avant de passer à l'acte ou durant ses sept heures de fuite. Comme il parle de ses crimes au futur, c'est évidemment important pour la justice, car cela signifie préméditation et devrait permettre de qualifier ces crimes d'assassinat, avec des peines plus lourdes que pour un meurtre, allant jusqu'à la réclusion à perpétuité.