Quand La Traviata séduit les familles

Difficile de rencontrer plus passionné que Rubén Amoretti, le directeur artistique de l’Association RR: «Cela fait déjà 16 ans que nous présentons les grands opéras dans une version adaptée à des petites salles et destinée à des familles. Deux enfants ont d’ailleurs la charge de jouer les narrateurs de l’opéra de Verdi. Mais notre but avoué n’est pas uniquement de faire plaisir aux plus jeunes, nous voulons aussi préparer les futurs spectateurs des arts lyriques!»

Ce soir à 19h30, au Théâtre du Passage à Neuchâtel, la dernière séance du spectacle de Noël, La Traviata (que l’on peut traduire par la dévoyée), sera donnée dans la petite salle contenant une centaine de personnes. Rémi Ortega, baryton, chante la partition de Germont, Pawel Jeka, ténor, interprète Alfredo alors que le rôle de la séductrice Violetta est tenu par la soprano Daria Mykolenko. L’accompagnement musical est dévolu à la pianiste Eriko Inoué tandis que la mise en scène est signée Marianne Radja.

La Traviata, c’est l’adaptation de La Dame aux camélias écrite par Alexandre Dumas fils. Une courtisane qui fera chavirer Alfredo, un jeune homme de bonne famille. Giuseppe Verdi, de passage à Paris dans les années1850, assiste à une version théâtrale du roman d’Alexandre Dumas fils et ce sera le départ de l’œuvre lyrique. Afin d’éviter la censure, l’opéra sera transposé au XVIIIe siècle alors que le livret est basé sur une romance vraie vécue par Alexandre Dumas fils dans la première moitié du XIXe siècle. Mais la fin tragique de La Traviata, comme de la Dame aux camélias, ne viendra pas perturber les spectateurs de la version Rubén Amoretti. «Notre spectacle qui se déroule à Genève et dans un chalet suisse, ajoute le directeur artistique, a pris aussi quelques libertés en fin de récit pour modifier le destin de ses personnages…»

D’une durée d’environ 1 heure, La Traviata revisitée a été filmée et sera présente sur les réseaux sociaux. Elle servira aussi de support publicitaire. «Nous partons à la recherche d’autres salles capables d’accueillir notre production l’année prochaine. À Neuchâtel, à titre d’exemple, nous avons joué à guichet fermé.» Quant à la Loterie Romande, son soutien est jugé décisif. «Sans la LoRo, notre spectacle n’aurait jamais pu voir le jour, dit encore Rubén Amoretti. C’est le cas de beaucoup d’autres manifestations culturelles. Nous lui en sommes très reconnaissants.»