Le bébé est mort, la sage-femme est condamnée

Publié

NeuchâtelLe bébé est mort, la sage-femme est condamnée

Une césarienne pratiquée à l'hôpital n'a pas permis de sauver un enfant qui devait naître à domicile.

Vincent Donzé
par
Vincent Donzé
La femme enceinte avait été transportée aux urgences.

La femme enceinte avait été transportée aux urgences.

lematin.ch/Vincent Donzé

Une sage-femme a été condamnée hier à Neuchâtel pour homicide par négligence, trois ans après la mort d'un bébé. Comme le rapporte le média «ArcInfo», la prévenue accompagnait une naissance à domicile lorsqu'une césarienne a dû être pratiquée en urgence à l'hôpital.

La veille de l’accouchement, la mère était inquiète de ne plus sentir bouger son bébé. Se sentant mal le lendemain, elle a demandé à se rendre à l’hôpital, ce que la sage-femme a déconseillé.

Le coeur battait

Selon l'accusation, la sage-femme a appelé les secours trop tardivement. Jusqu’à la rupture de la poche des eaux, le cœur de l’enfant battait. Le personnel soignant n'est pas parvenu à réanimer le bébé après la césarienne.

Le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers a relevé des manquements dans la pratique de la sage-femme, condamnée à 120 jours-amende à 30 francs avec sursis pendant deux ans. La juge a estimé que la prévenue n'avait pas pris toutes les mesures de sécurité suffisantes.

Seize ans de métier

La praticienne diplômée avait seize ans de métier, dont dix en milieu hospitalier, sans antécédent judiciaire. Citée par «ArcInfo», elle a expliqué intervenir le moins possible, en respectant les choix des parents. Les contrôles inhérents à une grossesse n'ont pas tous été effectués.

Pour le procureur cité par «ArcInfo», la sage-femme est «habitée par une réticence», voire une hostilité envers le milieu hospitalier. L'indemnité au bénéfice du couple a été fixée à 14'000 francs. La praticienne devra également s'acquitter de 24'000 francs de frais de procédure.

Ton opinion