ValaisLe tireur de Sion avait harcelé d'autres femmes
Plusieurs témoignages recueillis par «Le Nouvelliste» confirment le côté inquiétant et connu du personnage.


Sébastien R. était défavorablement connu sur les forums.
Police cantonale valaisanneSébastien R. a été arrêté lundi à St-Léonard après une chasse à l'homme suite au meurtre par balles à Sion d'une femme de 34 ans et d'un homme de 41 ans. La victime du féminicide avait obtenu il y a quelques mois des mesures d'éloignement contre cet individu qui la harcelait, selon Canal 9.
De premières informations sur celui qui reste présumé innocent montrait déjà un caractère difficile, l'un de ses patrons le traitant de psychopathe. Mais «Le Nouvelliste» a recueilli le témoignage de plusieurs femmes qui ont été victimes des assiduités de Sébastien R. âgé de 36 ans.
L'une d'elles avait été harcelée par des messages et des coups de téléphone après l'avoir rencontré dans le milieu automobile il y a plus de 15 ans, lui qui était un passionné de sport automobile. Il avait fini par arrêter, mais avait recommencé quelques années après. «Il venait déposer des fleurs et des lettres devant ma porte. Un jour, il disait être amoureux et le suivant, il me menaçait de pourrir ma vie. Il contactait mes proches et mon employeur pour leur dire des choses sur moi. Je ne le voyais jamais, mais lui, il disait qu’il me voyait. J’étais en contact avec quatre femmes qui vivaient ou avaient vécu des expériences similaires avec lui.»
La police n'entend pas les plaintes
Elle s'était rendue à la police pour porter plainte, mais l'agent aurait dit que ce n'était ni assez fréquent ni assez grave pour aller plus loin, explique le journal. Une autre femme, victime notamment de filature et de messages sur elle envoyés à ses contacts sur Facebook, était aussi allée voir la police pour le même résultat.
Sur les forums, Sébastien R., né à Grimisuat, fait de remarques sexuelles aux femmes et des menaces aux hommes et est défavorablement connu. «On s’est tous dit qu’il n’était pas tout à lui, mais qu’il ne passerait jamais à l’acte», raconte une femme.
Il était également en conflit avec un garage en France, qui a voulu déposer une main courante contre le quérulent, mais ne l'a pas fait, comme l'individu habitait en Suisse. Interrogé par «Le Nouvelliste» sur le fait que toutes ces alarmes aurait peut-être pu empêcher le drame de lundi, le procureur Olivier Elsig répond: «Les investigations le diront, mais cela ne semble pas être le cas au regard des procédures judiciaires antérieures».
Les conflits qu'avait le suspect étaient si nombreux que la police valaisanne avait dû mettre 20 personnes sous protection lundi alors que l'homme était en fuite, explique «24 heures». En détention, le prévenu a été entendu et son incarcération provisoire devrait être confirmée cette semaine.
Indignation du collectif Femmes Valais
De son côté, le collectif Femmes Valais s'est indigné que le procureur refuse de qualifier le meurtre de la femme de 34 ans de féminicide, le magistrat expliquant que les relations entre le suspect et la victime ne semblaient rien avoir d'intime. «Il est urgent de faire cesser les violences machistes. Cela passe par l'utilisation du bon vocabulaire!» écrivent-elles sur Instagram.