Le Palais fédéral s'apprête à entrer en transe!

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CommentaireLe Palais fédéral s'apprête à entrer en transe!

Mercredi, les élections au Conseil fédéral seront passionnantes, mais sur un fond de stabilité politique.

Eric Felley
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Eric Felley
Il y a une année, Élisabeth Baume-Schneider avait créé la joie et la surprise en étant élue au Palais fédéral.

Il y a une année, Élisabeth Baume-Schneider avait créé la joie et la surprise en étant élue au Palais fédéral.

Jürg Spori /Tamedia AG

Dès ce mardi, le Palais fédéral et ses alentours entrent dans une forme de transe politique comme à chaque élection au Conseil fédéral.  Mercredi matin, c'est tout le collège qui doit être confirmé par l'Assemblée fédérale, soit les deux chambres réunies. 246 voix d'égale valeur vont se répartir sur les six sages qui se représentent, puis les deux socialistes, qui visent le siège d'Alain Berset. Sans oublier le Vert Gerhard Andrey, qui vise un siège du PLR. 

124, c'est le chiffre magique de la majorité absolue attendu à chaque tour de scrutin. Tout cela crée une grande tension pendant plusieurs heures, durant lesquelles les dernières rumeurs de manœuvres souterraines pourraient circuler. L'annonce des résultats prend aux tripes. De multiples caméras filment tout le monde sous tous les angles et les journalistes meublent les temps morts entre deux élections. C'est le moment le plus intense qu'on puisse vivre au Palais fédéral, comme un match de football, avec des buts qui se succèdent sans arrêt.  

Un suspense apparent

Cependant, ce suspense n'est qu'apparent. Au fond, ces élections 2023 ne changeront pas grand-chose à la vie du commun des mortels en Suisse. Après une succession de crises: Covid-19, guerre en Ukraine, pénurie d'énergie, fin du Credit Suisse et guerre à Gaza, les partis ne vont pas y ajouter une crise politique en jouant avec le feu.

Les récentes élections fédérales n'ont pas bouleversé les rapports de force. Les Verts et les Vert'libéraux ont reculé, l'UDC et le PS ont progressé, le Centre a fait un petit bond en avant et le PLR un petit bond en arrière. Dans l'ensemble, l'édifice est resté stable. C'est le Centre qui pourrait jouer les trouble-fête, mais son président Gerhard Pfister a répété à maintes reprises que son parti n'attaquerait pas la réélection d'un conseiller fédéral en place, en particulier le représentant du PLR, Ignazio Cassis.

Pour le Centre, ce n'est pas encore l'occasion de revendiquer un deuxième siège, surtout qu'il doit assurer l'élection de sa conseillère Viola Amherd à la présidence du pays dans les meilleures conditions possibles. Dans ce contexte, la probabilité que la candidature de l'écologiste Gerhard Andrey puisse aboutir est très faible, car il serait étonnant que la droite lui donne assez de voix pour réussir.

Un scénario alternatif

Toutefois, jusqu'au dernier moment, un scénario alternatif pourrait prendre de l'ampleur. N'oublions pas qu'il y a une année, lors de la dernière élection au Conseil fédéral, la Jurassienne Élisabeth Baume-Schneider avait déjoué les pronostics en battant la Bâloise Eva Herzog. David avait battu Goliath.

Mais il s'agissait d'un duel. Aujourd'hui, c'est l'ensemble du Conseil fédéral qui doit être renouvelé et, dans chaque parti, il vaudrait mieux que tout se passe bien dans le meilleur des mondes pour partir dans cette législature d'un bon pied. Dans cet ordre des choses, c'est le Bâlois Beat Jans qui a le plus de chance d'être choisi pour succéder à Alain Berset. À droite, Jon Pult est défavorisé par son passé de militant anti-agriculture intensive et antimilitariste... Mais Goliath n'est pas encore à l'abri d'un jet de fronde.

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