Melissa Sue Anderson: «Ils me font tout le temps passer pour la méchante»

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La petite maison dans la prairieMelissa Sue Anderson: «Ils me font tout le temps passer pour la méchante»

Celle qui jouait Mary Ingalls il y a presque cinquante ans évoque ses souvenirs de la série qui multiplie les rediffusions chez W9. Elle revient aussi sur les rumeurs de tensions entre elle et Melissa Gilbert.

Laurent Flückiger, Monte-Carlo
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Laurent Flückiger, Monte-Carlo

Melissa Sue Anderson a joué dans 163 épisodes de «La petite maison dans la prairie» entre 1974 et 1981.

Interview: Laurent Flückiger. Tournage: Festival de Télévision de Monte-Carlo

Dans «La petite maison dans la prairie», il y a Laura, la fille Ingalls hyperactive qui est l'héroïne d'un bon nombre d'histoires. Et puis, il y a sa sœur aînée, Mary, l'enfant calme et posée, moins visible.

En interview, acceptant l'invitation du Festival de télévision de Monte-Carlo, son interprète est également comme ça. Une autre chose ne change pas non plus de son image à l'écran: son regard. À 61 ans, l'Américano-Canadienne affiche toujours de grands yeux bleus pour évoquer ses souvenirs de la série de Michael Landon dans laquelle elle est apparue durant 163 épisodes entre 1974 et 1981.

Des souvenirs qui ont été gâchés par des rumeurs de tensions qui auraient existé à l'époque entre elle et Melissa Gilbert, qui jouait Laura. Aujourd'hui, Melissa Sue Anderson, qui est mariée et a un fils de 27 ans et une fille de 32 ans, les balaie et les regrette.

Quelle est la première chose qui vous vient à l'esprit lorsqu'on vous parle de «La petite maison dans la prairie»?

Le fait de tourner dehors. On tournait à Simi Valley, en Californie. Je ne sais pas pourquoi, c'est la première chose qui me vient à l'esprit. On a eu des journées de travail très chaudes et aussi très froides. Et c'était très sale là-bas.

Il faisait très chaud et vous portiez de longs habits.

Oui, nous avions des robes chaudes à manches longues. Et aussi, nous avions ces dessous dont j'ai oublié le nom. Nous avions des pantalons et des slips, ça en faisait des couches. Oh! Et nous avions des bas et aussi des bottes noires. La saleté du sol nous brûlait. Parfois, ils nous donnaient un seau d'eau pour mettre nos pieds dedans.

Comment avez-vous été choisie pour le rôle de Mary?

C'était un long processus. On m'a envoyé passer un entretien pour le casting de Mary en compagnie d'au moins 200 filles, et il y en avait environ 200 pour Laura. Ensuite, ils ont réduit le nombre de candidates à 25, puis six ou sept pour chaque rôle. Et nous avons lu des scènes pour Michael Landon. Nous étions toutes des enfants, nous étions à l'école. Ils nous appelaient pour faire notre scène, une Laura et une Mary, et ensuite nous retournions en classe. Finalement, ils ont laissé rentrer certaines d'entre nous à la maison. Alors, j'ai pensé qu'ils continuaient les essais avec les autres. Mais non. Le lendemain, ils ont dit que mes yeux étaient tout à fait ceux de Mary. Je suppose qu'ils ont pensé:  «Elle est parfaite pour Mary avec ses grands yeux bleus». J'étais ravie.

«Ils inventaient constamment une nouvelle tragédie à laquelle mon personnage devait faire face. Et il y en avait trop»

Melissa Sue Anderson, Mary Ingalls dans «La petite maison dans la prairie»

Ils ont aimé vos yeux bleus. Pourtant, quelques années plus tard ils ont rendu votre personnage aveugle.

Oui, je sais... Mais c'est arrivé dans les livres et «La petite maison dans la prairie» était vaguement basée là-dessus. Quand j'ai découvert ça, j'ai été horrifiée parce que je pensais qu'ils n'allaient pas me garder. Alors, j'en ai parlé à Mike Landon et il a dit: «Oh, non, non, non, ça va être génial. Tu verras. Fais-moi confiance, ça va être génial.» Et il avait tout à fait raison. C'est l'une des meilleures choses que j'ai faites dans ma carrière. C'était très difficile, mais ça m'a permise d'être nominée à un Emmy. J'étais face à toutes ces grandes dames qui concourraient pour la récompense de la meilleure actrice principale — ce qui était la mauvaise catégorie puisque j'avais un second rôle. Je savais que je n'allais pas gagner, mais c'était tellement excitant.

Pourquoi avez-vous quitté la série après sept saisons ?

Parce que j'en étais arrivée au point où j'avais tout fait. Ils inventaient constamment une nouvelle tragédie à laquelle mon personnage devait faire face. Et il y en avait trop. Alors, j'ai dit: «Malheureusement, je pense que je vais devoir en rester là et partir.» Ce qui a rendu mon départ plus facile, je pense. Alors que, pour les autres, c'est la fin de la série qui en a décidé. Lorsque j'ai dit au revoir, j'ai pu faire encore deux épisodes de la saison 8.

«Je n'ai certainement pas eu de tensions avec qui que ce soit»

Melissa Sue Anderson, Mary Ingalls dans «La petite maison dans la prairie»

Comment avez-vous réagi quand il a été dit dans les médias qu'il y avait des tensions entre Melissa et vous?

C'est idiot, parce qu'il n'y en avait pas. Je n'ai certainement pas eu de tensions avec qui que ce soit. Ils me font tout le temps passer pour la méchante. Et je ne sais vraiment pas pourquoi. J'ai un peu parlé de ça dans mon livre (ndlr.:«The Way I See It», sorti en 2010). Je n'ai rien dit de mal, j'ai été honnête. Les fans de «La Petite Maison» comprennent sûrement que nous n'étions pas tous pareils. En tant qu'enfants, nous nous entendions bien. Nous étions tous des professionnels. Mike Landon est toujours caractérisé comme étant loufoque, idiot et amusant. Et il l'était. Allison et Melissa étaient plus comme ça aussi. Elles aimaient leur travail et elles étaient bonnes dans leur domaine. Mais je pense qu'elles s'autorisaient à s'amuser davantage.

Et vous, comment étiez-vous?

J'étais sérieuse. J'étais timide. Et je pense qu'une grande partie du malentendu vient du fait que j'étais timide. J'ai pu parfois donner une mauvaise impression parce que j'étais très concentrée et parce que je ne faisais pas toujours attention à tout ce qui m'entourait. Nous étions si différents. Nous ne nous sommes pas battus ou quelque chose comme ça. Je respectais tout le monde et j'aimais tout le monde. Mais mes amis les plus proches étaient davantage dans mon cercle privé.

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