Le Met de New York revisite la mode à travers une exposition 100% féminine

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États-UnisLe Met de New York revisite la mode à travers une exposition 100% féminine

L'exhibition met en avant les femmes qui ont été des figures de la mode ces dernières décennies.

La nouvelle exposition du Metropolitan Museum de New York intitulée «Les femmes habillent les femmes».

La nouvelle exposition du Metropolitan Museum de New York intitulée «Les femmes habillent les femmes». 

AFP

Le Metropolitan Museum de New York consacre sa nouvelle exposition sur la mode aux créatrices féminines, et seulement à elles, en cherchant à dépasser quelques clichés et à mettre en lumière des figures restées dans l’ombre.

Symbole de cette exposition (du 7 décembre au 3 mars 2024) intitulée «Women dressing women» («Les femmes habillent les femmes»), une robe en mousseline de coton ornée de roses en soie et taffetas permet de redécouvrir Ann Lowe (1898-1981), pionnière chez les créatrices afro-américaines, mais largement ignorée en son temps, alors qu’elle avait dessiné la robe de mariée de Jackie Kennedy (1953).

Trois décennies plus tôt, une maison française désormais oubliée, Premet, lançait une robe «La garçonne» dessinée par «Mme Charlotte», «dont le succès précédait de trois ans celui de (Gabrielle) Chanel» à la tête de la maison du même nom, souligne le musée.

À travers 80 tenues réalisées par 70 créatrices, la branche mode du prestigieux musée new-yorkais, «The Costume Institute», revisite ainsi l’art du vêtement féminin depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours et aux messages de défense de l’environnement de créatrices comme Gabriela Hearst ou Hillary Taymour.

«Omissions»

«Le plus important, c’est de montrer l’incroyable diversité des femmes créatrices présentes tout au long de l’Histoire et qui ont apporté toutes ces contributions majeures à la mode», explique Mellissa Huber, conservatrice associée au «Costume Institute».

«Nous avons l’ambition de dissiper les stéréotypes selon lesquels les femmes sont plus «pratiques» que les hommes, ou qu’elles créént en pensant à elles», au détriment de la créativité, ajoute-t-elle.

Pour les femmes, l’histoire commence dans l’anonymat des ateliers de couture, où elles sont souvent reléguées. Mais plusieurs créatrices françaises s’imposent dès le début du XXe siècle, comme Madeleine Vionnet, Jeanne Lanvin et Gabrielle Chanel. L’entre-deux-guerres en France va même voir le nombre de femmes créatrices dépasser celui des hommes dans la mode, souligne l’exposition.

Pour présenter les tenues dessinées par Elsa Schiaparelli, Nina Ricci, ou Vivienne Westwood, le «Costume Institute» a plongé dans ses collections, 33.000 pièces qui représentent sept siècles de vêtements.

L’exposition, prévue initialement pour 2020 pour célébrer les 100 ans du suffrage féminin aux Etats-Unis, mais retardée par la pandémie, s’achève sur une note plus politique, en se penchant sur les «absences» ou «omissions» dans «les collections des musées et les canons de la mode». Une question posée par cette robe célébrant les grandes tailles de la Française Ester Manas.

Le fonds impressionnant du «Costume Institute» sera encore mis en valeur lors de la prochaine grande exposition mode du musée au printemps 2024, où il entend réveiller «ses belles endormies», c’est-à-dire ses pièces les plus rares et fragiles.

Un événement attendu, car il coïncide comme chaque année avec le gala du Met, la célèbre soirée philanthropique où se pressent les stars dans des tenues extravagantes.

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