DeuilValais: un dernier hommage émouvant à Léonard Gianadda
Environ mille personnes ont dit un dernier adieu au grand homme, ce jeudi matin à Martigny-Bourg.
- par
- Eric Felley
Environ mille personnes ont rendu hommage, ce jeudi matin, à Léonard Gianadda lors d'une cérémonie qui s'est déroulée à l'église de Martigny-Bourg (VS). Fidèle à ce que fut sa vie, le promoteur et mécène avait lui-même donné les consignes pour cet événement, qui devait avoir un caractère œcuménique, en présence d'un pasteur et d'un chanoine.
Le conseil d'État valaisan in corpore était présent, ainsi que deux anciens conseillers fédéraux: Pascal Couchepin et Christoph Blocher, dont la Fondation Gianadda a exposé les collections. Collaborateur de longue date du défunt, Jean-Henri Papilloud a salué l'assistance: «Si la force d'une personne se mesure au nombre de ses amis, on voit que Léonard Gianadda a accompli quelque chose de grand (...) Encore une fois, il avait raison, ils sont tous venus».
Dans l'assistance, on comptait d'abord de nombreux amis de Martigny, mais aussi venus d'Italie et de France avec une délégation de l'Académie des Beaux-Arts. C'est le pianiste Olivier Cavé, qui a rendu un premier hommage au piano à celui qui a lancé sa carrière de concertiste. Sur les consignes de Léonard Gianadda, il a été demandé qu'on applaudisse l'artiste, ce qui ne se fait normalement pas dans un tel contexte. Jean-Henri Papilloud a alors cité le défunt, qui répétait souvent: «On n'est pas obligé de faire comme tout le monde».
Présence discrète de Christian Constantin
Jean-Henri Papilloud a rappelé que Léonard Gianadda avait souffert de l'accident survenu à fin octobre. Après une soirée passée au cirque Knie à Sion, son chauffeur, le président du FC Sion Christian Constantin, avait démarré trop vite et il était tombé, sa jambe passant sous la roue du véhicule. Depuis, le mécène, âgé de 88 ans et déjà atteint dans sa santé par un cancer, avait «lâché prise». Cependant, il avait gardé la tête sur les épaules en «recréant son bureau dans la chambre de l'hôpital pour régler les derniers dossiers». Christian Constantin a par ailleurs participé discrètement à la cérémonie.
«Le bureau vide»
Le pasteur Pierre Boismorand a rappelé son «effervescence permanente, ses rires, son impatience et son sens de l'accueil». Il lui a opposé dorénavant: «L'absence, le bureau vide, le silence, le téléphone qui ne sonne plus...» Quant au chanoine François Lamon, il a relevé que Léonard Gianadda était décédé le 1er dimanche de l'Avent, tout un symbole dans le contexte de l'approche lumineuse de Noël.
Des expositions qui continuent
À noter que les activités de la Fondation Pierre Gianadda se poursuivent normalement. L'exposition «Les années fauves» est ouverte au public jusqu'au 21 janvier. De février à juin 2024, une exposition sera consacrée à «Anker et l'enfance». Enfin, de juillet à novembre 2024, elle accueillera des œuvres de Renoir et Cézanne.