PartenariatUne oasis pour les personnes précaires
La Fondation Point d’Eau Lausanne, soutenue par la Loterie Romande, offre aux laissés-pour-compte des prestations médicales et paramédicales. Mais aussi un indispensable lieu d’hygiène.

Soutenue activement par la Loterie Romande, la Fondation Point d’Eau Lausanne offre aux laissés-pour-compte des prestations médicales et paramédicales.
Hélène ToblerLa bonne nouvelle, le Point d’Eau Lausanne vient de déménager dans des locaux spacieux de près de 500m2 entièrement aménagés à l’avenue d’Échallens. Une superficie presque doublée par rapport à l’ancien Point d’Eau de l’avenue de Morges. «Une réalisation rendue possible grâce à l’aide de la Loterie Romande, souligne François Chéraz, le directeur. Nous lui en sommes très reconnaissants.»
L’autre nouvelle, moins positive, est que le Point d’Eau Lausanne recherche toujours des bénévoles pour répondre à une demande croissante. «Parmi les professions qui nous manquent le plus, ajoute le directeur, les dentistes sont en tête de liste! Mais nous avons aussi cruellement besoin d’ostéopathes, de podologues, de physiothérapeutes et de pharmacien-ne-s. Les candidats éventuels doivent savoir que nous nous adaptons à tous les horaires proposés, même pour ceux qui ne pourraient venir que quelques heures par semaine ou par mois.»
Le Point d’Eau s’appuie sur un réseau d’une quarantaine de spécialistes
Le Point d’Eau Lausanne, c’est avant tout un centre médicosocial pluridisciplinaire destiné aux démunis. Il offre des prestations aussi variées que des conseils d’accueil pour de nouveaux arrivants et des soins infirmiers ou médicaux, effectués par une vingtaine de médecins. Ces derniers s’appuient, pour des diagnostics plus poussés, sur un réseau de quelque 40 spécialistes. Sans oublier, d’autres professionnels de la santé: pharmaciens, psychologues, infirmières spécialisées, opticiens, etc. qui permettent de fournir le traitement adapté.
Mais le Point d’Eau Lausanne, c’est aussi toute une panoplie de soins qui participent au bien-être des demandeurs. Une longue liste où l’on découvre des praticiens de la médecine traditionnelle chinoise, des physiothérapeutes, des podologues. Et ce n’est pas un luxe: «Si, par exemple, des podologues sont présents, affirme le directeur, ce n’est pas pour la beauté des pieds. Mais pour des soins des cors ou des ongles incarnés qui font terriblement souffrir et qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir.»
Enfin, l’indispensable lieu d’hygiène, reste l’une des demandes les plus prisées. Le Point d'Eau propose quatre douches pour les hommes, soit 90% des utilisateurs, et deux pour les femmes. Il s'agit de la tranche de la population la plus défavorisée et vulnérable. Les usagers peuvent utiliser des douches pendant 20 minutes afin de permettre une meilleure rotation. Elles sont toutes individuelles et équipées d’un lavabo. Une buanderie et un salon de coiffure sont aussi à disposition.
5 francs: le prix d’une consultation médicale
Quant aux tarifs, ils sont extrêmement bas: les douches sont gratuites, une coupe de cheveu coûte 5 francs, le même prix qu’une consultation médicale ou un électrocardiogramme. Un prix basique valable entre autres pour les séances de physiothérapie. Pour un lavage en machine avec savon, 1 franc suffit et le passage chez le dentiste pour une extraction, un traitement de racine ou une reconstitution de toute sorte ne dépasse pas les 40 francs par séance.
«Et sortons des idées reçues, nous n’accueillons pas que des SDF, dit encore François Chéraz. Avec l’inflation, la crise actuelle, nous accompagnons aussi des working poor, des étudiants, et des familles, qui du jour au lendemain, ont passé de la classe moyenne à la précarité, des migrants, des personnes qui dorment dans leur voiture. Et toute cette pauvreté est en constante augmentation.»