Camille et Julie Berthollet: «Si on pouvait, on sortirait cinq disques par an»

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InterviewCamille et Julie Berthollet: «Si on pouvait, on sortirait cinq disques par an»

Les sœurs franco-suisses dévoilent «Dans nos yeux» et pensent déjà à la suite. Elles rêvent de travailler à nouveau avec Grand Corps Malade ou Pomme.

Fabio Dell'Anna
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Fabio Dell'Anna
Camille (à g.) et Julie Berthollet sont âgées, respectivement, de 24 et 26 ans.

Camille (à g.) et Julie Berthollet sont âgées, respectivement, de 24 et 26 ans.

Warner Music

Elles ont enchaîné sept albums en huit ans. Après Vivaldi et un disque reprenant les thèmes de séries, Camille et Julie Berthollet reviennent avec «Dans nos yeux». Ce projet regroupe tous les genres qu'elles ont appréciés depuis leur enfance: le classique, évidemment, avec notamment Chopin ou Bach, mais aussi les Beatles, Queen, Leonard Cohen et la musique du film «Gladiator».

De passage à Lausanne la semaine dernière, les sœurs franco-suisses de 24 et 26 ans nous racontent leur rythme effréné depuis le début de leur carrière. Elles nous expliquent le choix des titres concernant leur dernier disque et pourquoi il n'y a quasi aucun sujet de discorde entre elles. 

Comment tenez-vous ce rythme effréné depuis huit ans?

Julie Berthollet: Grâce au jus d'orange, au coca et au café pour moi. (Rires.)

Camille Berthollet: Et à beaucoup de séances de rigolades.

Cela vous arrive-t-il de vous arrêter?

Julie: Nous avons eu quelques jours après l'enregistrement de ce dernier disque. Nous avons dormi deux jours. (Rires.) Nous bougeons beaucoup pendant l'année, alors nous aimons bien rester au même endroit durant les vacances. C'est l'inverse des autres métiers. Entre Noël et Nouvel-An, à moins d'une résidence d'écriture, nous sommes tranquilles, comme cette année.

Pour l'album «Dans nos yeux», nous retrouvons un peu tout ce que vous avez aimé faire ces dernières années.

Camille: Oui. Nous avons voulu retourner un peu aux sources. Nous avons fait des albums très différents depuis le début parce que nous avons toujours des envies de changement. C'est pour cela que l'on a multiplié les projets en huit ans. Là, nous avons repris un peu tous les titres avec lesquels nous avons grandi, ceux qui ont fait l'essence de notre parcours musical jusqu'à aujourd'hui. Notre premier amour est la musique classique, c'est pour cela que l'on retrouve des pièces de Chopin ou de Bach. Puis, il y a des titres que l'on a connus via nos parents comme les Beatles («Yesterday)» ou Leonard Cohen («Hallelujah)». Finalement, on a ajouté des compositions de Julie, beaucoup plus modernes.

Quel regard portez-vous sur votre carrière?

Julie: Cela passe très vite. J'ai l'impression que ça fait deux ou trois ans que ça dure, seulement. Alors que nous sommes en tournée non-stop depuis huit ans. Nous avons enchaîné les concerts en sortant un album tous les ans, on ne se rend plus compte du temps qui passe. Les projets dans nos têtes se multiplient au fur et à mesure des rencontres avec d'autres musiciens. C'est un peu frustrant, car nous aimerions faire cinq disques par an. Mais, d'un point de vue commercial, je ne crois pas que la maison de disques soit d'accord. (Rires.)

Quelles sont ces rencontres musicales récentes avec qui vous aimeriez de collaborer?

(Elles se regardent et sourient.)

Julie: Il y a presque deux ans, nous avons participé à l'album «Mesdames» de Grand Corps Malade sur la chanson «Chemin de traverse». C'était vraiment cool. Nous aimerions bien collaborer à nouveau avec lui. Sinon, nous aimons beaucoup Pomme. Nous l'avons vu en concert à Festi'Neuch cette année. Elle était incroyable.

Dans votre dernier projet, le titre «Bolivar» se détache des autres par son style un peu plus pop-electro.

Julie: J'ai envie de composer un album complet dans ce genre. Et on projette que le suivant soit ainsi, avec nos créations. J'ai envie d'aller dans la direction de «Bolivar». C'est là que je m'y retrouve le plus, puisque je peux utiliser un peu mes influences. Du classique pour l'harmonie par exemple, mais rajouter des prods plus modernes. J'étais pas mal inspirée par Bon Entendeur pour ce morceau.

Pourquoi avoir choisi «We Are The Champion» et «Bohemian Rapsody» de Queen?

Camille: Parce que ces deux morceaux nous ont vraiment bercées durant notre enfance. Nous avons pu nous amuser avec les arrangements aussi. Avec «Bohemian Rapsody», nous avons eu envie de faire une première partie très épurée en trio violon, violoncelle, piano. C'est tellement fort mélodiquement. Tandis que sur «We Are The Champions» l'arrangement est plus fourni.

«Nous sommes toujours l'une avec l'autre. Nous avons vu les mêmes films, écouté les mêmes albums. Nous prenons toujours une loge pour deux»

Julie Berthollet, musicienne

Vous avez l'air d'être toujours d'accord sur tout. Comment expliquez-vous cela?

Julie: Nous sommes toujours l'une avec l'autre. Nous avons vu les mêmes films, écouté les mêmes albums. Nous prenons toujours une loge pour deux, donc nous écoutons les mêmes titres avant les concerts. Quand nous sommes à l'hôtel, en général, nous sommes ensemble aussi. Finalement, nous avons le même background. Évidemment, il y a des choses sur lesquelles notre avis est différent, mais ce n'est pas du tout une source de discorde. La différence est une force.

Vous serez en concert au Théâtre du Passage à Neuchâtel, le 18 décembre, dans le cadre de l’opération caritative «Cœur à Cœur» pour la Chaîne du bonheur. Qu'y avez-vous prévu?

Camille: Nous avons dû toutes les deux apprendre une nouvelle discipline pour le concert de l'émission. On sera d'ailleurs sur scène avec des musiciens que l'on ne connaît pas. Julie dirigera l'orchestre. C'est quelque chose qu'elle a toujours voulu faire.

Julie: Oui, mais je ne l'ai jamais fait. (Rires.) J'ai suivi deux cours par un très bon professeur. Ce sera tout de même une belle expérience et un bon challenge. Et on retrouvera Camille à la batterie!

Dans le cadre de l'émission «Vivants», diffusée sur RTS Un le 6 décembre à 20 h 10, Julie se mettra dans la peau d'une chauve-souris. Pourquoi avoir accepté ce challenge?

Julie: La nostalgie. Je voulais être scientifique lorsque j'étais petite. J'avais un microscope et j'étais abonnée au magazine «Science et Vie». Il s'agit certainement de l'émission la plus drôle que j'aie tournée de ma vie. J'ai cru que j'allais mourir cinq fois. (Rires.) Nous étions dans une pièce où il faisait 40 degrés, j'étais à l'envers, j'ai dû faire de l'apnée... C'était trop drôle. J'ai appris pleins trucs. S'ils ont laissé toutes les séquences au montage, je pense qu'il va y avoir des moments assez mémorables.

Julie Berthollet dans la peau d'une chauve-souris pour l'émission «Vivants» diffusée sur RTS Un le 6 décembre.

Julie Berthollet dans la peau d'une chauve-souris pour l'émission «Vivants» diffusée sur RTS Un le 6 décembre.

RTS

Et vous Camille, quel animal auriez-vous voulu être le temps d'une émission?

J'y avais déjà réfléchi lorsque la RTS a proposé le projet à Julie. Probablement un chat, un renard ou une petite biche.

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