SécuritéLa Suisse en passe d’échanger des infos sur les passagers aériens
Pour préserver la sécurité au sein de l’espace Schengen, les données des voyageurs aériens qui transitent par la Suisse pourraient bientôt être échangées avec les pays de l’UE.
Le Conseil fédéral a adopté mercredi un projet de mandat de négociation en vue d’un accord avec l’Union européenne (UE) au sujet de l’échange d’informations sur les passagers d’avions. À l’heure actuelle, tous les États membres de l’UE récoltent les données des voyageurs aériens qui transitent en leur sein. Ces informations, appelées données PNR (Passenger Name Records), sont ensuite échangées entre les pays, en vue, entre autres, de lutter contre «le terrorisme et la criminalité organisée».
Or, la Suisse ne dispose pas de son propre système PNR, ce qui en fait une destination toute désignée pour de potentiels hors-la-loi. «Des personnes utilisant le transport aérien pour poursuivre des objectifs criminels pourraient contourner les systèmes PNR des États membres de l’UE en prenant un vol vers la Suisse et en poursuivant leur voyage dans l’espace Schengen par voie terrestre», explique le Conseil fédéral dans un communiqué. C’est donc principalement pour éviter que la Suisse devienne une plaque tournante de la criminalité en Europe que ce dernier est favorable à un accord avec l’UE.
Suite à l’adoption du projet de mandat par le Conseil fédéral, des commissions de politique extérieure du Parlement et de la Conférence des gouvernements cantonaux devront également donner leur accord. Des négociations similaires sont en cours avec l’Islande et la Norvège, les autres États associés à Schengen qui ne sont pas membres de l’UE.